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Michel Delbrah, nouveau visage de la Mairie d’AKANDA

Par Joseph Moundruma

Akanda a désormais un nouveau visage à la tête de son exécutif municipal. Michel Léandre Delbrah Ndassy, élu au terme du scrutin du 9 novembre 2025, a été officiellement installé ce lundi 17 novembre par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Hermann Immongault. Une cérémonie solennelle, presque chorégraphiée, destinée à rappeler, si besoin était, que la décentralisation, au Gabon, demeure un exercice sous tutelle, où chaque étape reste méticuleusement encadrée par l’État central.

Cette journée du 17 novembre aura ainsi vu défiler l’ensemble des nouveaux édiles du Grand Libreville, dans un ballet institutionnel parfaitement huilé : Pierre Mathieu Obame Etoughe pour Libreville, Arnaud Sandri Patrice Nombo pour Owendo, et donc Michel Delbrah pour Akanda. Tous ont été « mis et renvoyés à l’exercice de leurs fonctions » selon la formule consacrée, devant un parterre composé des autorités civiles et militaires de l’Estuaire, de l’administration municipale, des conseillers, du personnel municipal, et, bien sûr, des familles, ces témoins silencieux mais indispensables de toute ascension politique locale.

Avant que ne débute la traditionnelle salve des discours, la passation de charges entre les délégués spéciaux sortants et les maires élus a donné lieu à la rupture rituelle de gestion. Pour Akanda, c’est Jean-Claude Sipamio Berre qui a officiellement passé le relais, refermant ainsi une parenthèse transitoire dont chacun espère qu’elle ne laissera pas derrière elle de trop lourds héritages administratifs.

Le ministre Immongault, fidèle à son style direct, n’a pas tenté l’exercice de la langue de bois. Son allocution, dense et ferme, a rappelé au nouveau maire ce que beaucoup préfèrent éluder : la décentralisation n’a de sens que si l’État consent enfin à transférer aux communes les moyens qu’il leur promet depuis plus de deux décennies. Autrement dit, la municipalité d’Akanda devra faire preuve d’efficacité, mais avec un budget encore largement dépendant de la magnanimité étatique.

Le ministre a égrené sans détour la liste des urgences qui attendent les nouvelles équipes municipales : remettre de l’ordre dans la gestion des finances locales, un vœu pieux récurrent ; restaurer un minimum de propreté dans des villes qui en manquent cruellement ; améliorer l’enregistrement des faits d’état civil, éternelle zone grise administrative ; et, enfin, rationaliser la gestion des ressources humaines municipales, où le clientélisme demeure, chacun le sait, l’un des sports nationaux les plus endurants.

Face à ces exigences, Michel Delbrah a adopté un ton conciliant, presque solennel. D’abord un hommage obligé, signe que l’édifice politique conserve encore ses codes immuables : « Je ne peux entamer mon propos sans exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui ont permis que je me retrouve là aujourd’hui. Il s’agit en premier lieu de Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema », a déclaré le nouveau maire, comme pour rappeler que toute victoire locale est aussi l’enfant d’un contexte national.

Il a ensuite tenu à rappeler que les attentes des habitants d’Akanda sont nombreuses, pressantes, parfois contradictoires, mais bien identifiées. « Elles nous ont été rappelées par nos concitoyens au cours de notre campagne électorale menée avec brio par notre tête de liste, le ministre Pascal Ogowe Siffon », a-t-il insisté. Manière élégante de rappeler que l’équipe municipale, au-delà des discours de rupture, demeure un produit politique collectivement façonné.

Reste désormais l’essentiel : gouverner. Et pour gouverner, il ne suffira plus de discours d’investiture ni d’invocations à la décentralisation. Il faudra des routes entretenues, des quartiers propres, des caisses municipales assainies, des actes d’état civil fiables, et une administration libérée de ses réflexes paralysants. Bref, il faudra démontrer qu’Akanda n’est pas seulement une commune en devenir, mais une commune capable. C’est là que Michel Delbrah et son équipe seront attendus et jugés.

L’installation de Michel Léandre Delbrah Ndassy à la tête de la Commune d’Akanda s’est déroulée selon un protocole rigoureux, soigneusement orchestré par le ministre de l’Intérieur lui-même. Hermann Immongault a procédé, avec la même solennité qu’aux autres étapes de la journée, à l’investiture du nouvel édile, désormais officiellement maire central d’Akanda. Il n’est pas venu seul : autour de lui, conformément à la mécanique municipale, les adjoints ont également été installés. Marie Rose Obala, première adjointe ; Naida Angue, deuxième adjointe ; Ntolo Ella Lydia, troisième ; et Justin Mbouity, quatrième, constituent l’équipe qui devra épauler Delbrah dans l’exercice quotidien d’une gouvernance locale souvent plus ingrate qu’elle n’en a l’air. Une équipe plurielle, dont il faudra mesurer la cohésion face aux réalités d’un territoire en pleine expansion, mais encore en quête d’organisation administrative stable.

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