Par Stive Roméo Makanga
C’est le sujet de conversation très évoqué dans les bureaux de la grande Mairie de Libreville, sujette à une profonde guerre froide, ce depuis les évictions consécutives de Léandre Nzue et d’Eugène Mba, plus récemment.
Les nerfs à vifs, il n’y a plus de questions tabou. Celle relative à la rémunération de Christine Mba Ndutume, l’actuelle édile, plébiscitée il y a seulement quelques mois, en fait partie et crée la colère.
Selon toute information, la locataire de l’Hôtel de ville de Libreville serait pointée 23 millions de FCFA mensuels (après 24 jours). Le personnel domestique et autres agents étant entièrement à la charge de l’État.
Un salaire qui conforte plus d’un dans dans l’idée que les plus hautes autorités de la République ne songent pas du tout à la réduction du train de vie de l’État, alors que l’asphyxie des finances publiques est clairement diagnostiquée par les esprits les plus brillants de la Finance.
Profondément étonnant pour un pays qui prétend s’engager dans une dynamique de réformes, visant l’amélioration de tout.
Christine Mba Ndutume, mairesse de Libreville, touche ainsi plus que Jean Castex, le premier ministre français, qui lui est pointé 15 203 euros, soit près de 10 millions de francs CFA bruts mensuels.
La question relative à la rémunération des hautes autorités n’est pas nouvelle. Alors accusé d’avoir détourné 4 milliards de francs dans le cadre de l’opération dite “Mamba”, Magloire Ngambia, ancien ministre de l’Économie, qui avait bénéficié de la cour criminelle une remise en liberté le 24 septembre 2020, avait expressément révélé aux juges, lors de sa comparution, qu’il n’avait pas pu détourner une somme pareille puisque jouissant d’un salaire de 500 millions de francs mensuels (après 24 jours).
Avec de telles rémunérations, un véritable hold-up dans les caisses du trésor public gabonais, on ne saurait s’étonner de l’immense retard accusé dans le développement du pays.