Par la Rédaction
C’est avec une ferveur inhabituelle que l’Alliance pour le Changement et le Renouveau (ACR), de Bruno Ben Moubamba, a prononcé une déclaration pour le moins explosive samedi 1er juillet courant à Libreville.
Pour ce parti de l’opposition gabonaise, tout convergerait vers un passage en force d’Ali Bongo Ondimba qui, au demeurant, ne devrait pas se présenter pour deux principales raisons .
D’abord parce que ce dernier avait déclaré, au cours du dernier congrès organisé par le Parti Démocratique Gabonais (PDG), son bord politique, avoir été absent de la gestion du pays, depuis le difficile épisode de son accident vasculaire cérébral (AVC) intervenu à Ryad, en Arabie Saoudite ; ensuite parce que l’organisation des trois élections (présidentielle, législative et locale) le même jours, tel qu’annoncé par le Conseil Gabonais des Elections (CGE), est en « violation flagrante de la loi », citant au passage les articles 25 et 30 du code électoral.
« Nous insistons sur le fait qu’à ce jour, les gabonais n’ont pas le droit d’aller au vote dans la mesure où aucun gabonais n’est légalement inscrit sur les listes électorales », a indiqué le porte-parole.
Puis, évoquant l’argument inhérent à l’AVC, l’ACR déclare: « Le maintien au pouvoir du chef actuel de l’Exécutif est une violation flagrante de l’article 12 de la constitution gabonaise. Premièrement, le président Ali Bongo a eu un accident vasculaire cérébral à Ryad en octobre 2018. Malgré les demandes multiformes les autorités judiciaires de notre pays n’ont pas daigné autoriser un examen médical officiel au chef de l’Exécutif ».
Au cours de leur déclaration, l’ACR a estimé que du fait des séquelles d’un AVC, et dans le cas du président de la République, beaucoup trop importantes, tout constitue manifestement un frein à la prise de décision pour que ce dernier continue d’assumer pleinement ses charges.
Fort de ce qui précède, dénonçant l’incapacité d’Ali Bongo Ondimba à « prendre des décisions », en raison de son état de santé, l’ACR lui dénie toute légitimité de briguer un énième mandat, et demande « sans condition » l’effectivité d’une transition, jugeant que parler d’élection, c’était en quelque sorte placer la charrue avant les bœufs.