Par Joseph Mundruma
Faut-il donner raison à toutes ces voix qui, presqu’unanimes, appellent à une prorogation ou un report des élections générales ? Répondre par l’affirmative serait faire preuve de réalisme, au regard des manquements observés au Conseil Gabonais des Élections (CGE), institution compétente en matière d’organisation des élections au Gabon.
En effet, à moins d’un jour de la date butoire des dépôts de candidatures, rien n’est prêt. Ce lundi 10 juillet courant, même les simples fiches de déclaration de candidature manquent à l’appel.
“Nous sommes en attente. Pour l’instant, sur la table, nous n’avons que pour les législatives. Pour les locales, il n’y en a pas”, confie un agent interrogé par nos soins.
“Samedi, il y en a qui ont retiré quelques fiches. Mais c’est vraiment au comptes gouttes”, témoigne un autre.
Pour un responsable de parti interrogé, le Centre gabonais des élections (CGE) ne saurait tenir avec rigueur les délais imposés par ses soins, au regard de tous les manquements.
“Nous voulons la sérénité dans l’organisation de ces élections. Je suis un chef de parti, mais je n’ai pu avoir que 10 fiches de déclaration de candidature pour les législatives. Pour les locales, c’est la croix et la bannière et le plus embêtant, c’est qu’il est impossible de photocopier ces imprimés. Notre parti compte présenter plus de 10 candidats. Vous comprenez donc que je suis dans une grosse impasse”, confie-t-il.
“Si pour ceux qui sont à Libreville c’est aussi compliqué, imaginez un peu pour ceux qui sont à l’intérieur du pays. Et jusqu’ici, il y a certains membres des commissions qui ont prêté serment samedi à la Cours constitutionnelle, qui sont toujours ici à Libreville. À quel moment iront-ils dans leurs lieux d’affectation et mettront-ils à disposition les fiches de déclaration de candidature?”, s’interroge-t-il.
Selon une source digne de foi, les fiches de déclaration de candidature et autres documents sont édités par Multipress, qui aurait accusé un retard dans la production.
Seulement, chacun s’interroge sur la responsabilité du CGE. L’institution aurait-elle formulé sa demande beaucoup trop tardivement ? C’est la réponse la plus adéquate.
Avec autant de manquements, il est presque certains que le CGE ne tiendra pas le pari des délais, sauf preuve du contraire. Attendons de voir.