Créée après la foulée de la conférence nationale de 1990 et instituée par l’ordonnance numéro 23/2010 du 12 Août 2010, la Médiature de la République devrait contribuer par le dialogue, à la promotion et à la défense des droits des administrés. Ainsi, la protection des droits de libertés fondamentales, compétence exclusive du juge, évoluerait en principe vers un contrôle extra-judiciaire , exercé par le médiateur de la République.
L’évolution de la gouvernance sociétale par la méditation ne manque pourtant pas de provoquer de légitimes interrogations sur sa place et son rôle dans le paysage institutionnel du pays.
Que dire de son indépendance face au pouvoir exécutif et l’autorité de ses actes sur les administrations.
Il résulte en effet que cette institution est défiée et malmenée par le pouvoir exécutif .
Malgré son existence il y plus de deux décennies, cette institution demeure très méconnue de la population. Elle est sans domicile , aussi bien réel que virtuel et pour l’affaiblir davantage, bénéficie d’un budget hautement rachitique et d’un personnel qui se réduit drastiquement au fil des loi des finances et au gré de la toute puissance première institution de la République qui est la Présidence de la République.
Si sous Omar Bongo Ondimba, la Médiature fût gérée par les anciens dignitaires que sont Valentin Mihindou Mi-Nzambe, le tout premier et ensuite Jeanne Manomba Kombila, sous Ali Bongo Ondimba, la Médiature a connu tour à tour Jean Louis Messan , Laure Olga GONDJOUT et le défunt ancien premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet qui avait poliment refusé cette offre considérée comme un placard sans lambris.
Avec un peu de recul, on est tenté de donner raison au défunt premier ministre au regard du traitement que vient subir cette fameuse institution sous le régime du CTRI qui dans un communiqué datant de ce début de semaine, réduit la Médiature de la République au simple médiateur Alexis Boutamba Mbina et son adjoint.
Par cette décision, le comité de transition pour la restauration des institutions vient de sonner le glas de la mort de la Médiature de la République.
D’où cette question de savoir si la Médiature de la République serait elle alors une institution de plus, un décorum supplémentaire dans le paysage institutionnel gabonais, pour faire illusion ?