Par Pauline Ntsame
Un mouvement d’humeur aux allures d’une grève de la faim est actuellement en cours au ministère du Tourisme.
En effet, ce sont donc près de quatre vingt dix étudiants de l’école d’hôtellerie et du tourisme de la Cémac (EHT-Cémac) qui ont pris d’assaut le siège de leur tutelle pour exprimer leur mécontentement. Certains de leurs condisciples à l’hexagone, qui ne demandent qu’à rentrer servir leur pays, se joignent aussi au mouvement d’humeur.
Au nombre des revendications, nous retenons la non intégration parmi les effectifs des agents de l’Etat, depuis la première promotion de 2006, à celles de ce jour. Alors que l’État alloue un budget énorme pour la formation de ces jeunes gabonais, ceux-ci ne comprennent donc pas ce manque de volonté de la part des services compétents, qui devraient y voir un retour sur investissement.
Aussi, il y a comme un fort soupçon d’arrangement entre certains individus à qui profitent aisément cette situation. « Plusieurs de ceux qui sont rentrés au Gabon ont été obligés de se reconvertir par manque d’emploi, parce que la Fonction publique n’arrive pas à recruter. Malgré les démarches entreprises, rien n’a abouti. Même au ministère du Tourisme, il n’y a pas de place et pourtant ils sont en sous effectif. Et il y a que l’État n’a plus d’hôtel, ce qui est un scandale. Les deux qui restent sont dans un état de délabrement », dénonce un étudiant.
Et d’ajouter : « certains de nos frères qui sont en France sont obligés de vivre de petits boulots parce que leur pays ne propose rien de concret. Certains d’entre nous qui avons pré financé, l’État n’a jamais procédé au remboursement. Les anciens étudiants ont donc espoir sur les autorités de la transition pour qu’une solution soit trouvée ».
Pour mémoire, EHT-Cémac a été créée en 2002 par la volonté des chefs de l’État de la Cémac pour promouvoir le tourisme dans la sous-région. Celle-ci compte trois cycles. Donc, depuis 2006, le ministère gabonais du Tourisme a envoyé la première promotion. Et en 2008, ce fût le lancement des concours dans les différents États membres, la seule voie désormais pour y accéder, pour un total de douze (12) étudiants par État.
Depuis 2013, des conventions ont été signées avec certaines écoles en France. Ce qui fait que tout étudiant désireux d’aller jusqu’en Master y était envoyé.