Par Stive Roméo Makanga
En l’espace de 3 semaines, Dépêche 241, notre confrère en ligne, aura reçu au total 4 convocations de la Haute Autorité de la Communication (HAC), et depuis ce matin, mardi 7 novembre, une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel, délivrée à l’intention de Pharel Boukika, le directeur de publication du journal précité.
Après Camélia Ntoutoume Leclercq, la ministre de l’Éducation nationale, cette fois-ci, la procédure est à l’initiative de Julien Nkoghe Bekale, le président déchu du Conseil Économique et Social et Environnement (CESE).
Maître Aubierge Moutsinga, huissier de justice près les juridictions de Libreville, a remis la citation directe au directeur de publication du journal d’information, stipulant que son client aurait fait l’objet d’une cabale publique et médiatique conduite par Dépêche 241.
En effet, dans une publication datée du 26 septembre 2023, le journal suscité titrait : “Détournement des fonds: Nkoghe Bekale et les 20 milliards issus du décret du ministre du pétrole, allô CTRI”.
Nos confrères ramenaient simplement au goût du jour l’épisode des 20 milliards issus d’un décret dit “fantôme”, invitant les nouvelles autorités de la Transition à faire toute la lumière sur cet argent public volatilisé comme par magie, et dont tous les soupçons avaient été à l’époque sur Julien Nkoghe Bekale.
À tort ou à raison, il se trouve, de toute évidence, que l’ancien locataire du 2 décembre n’a pas apprécié ce rappel, préférant traîner nos confrères devant le tribunal correctionnel, en lieu et place de la Haute Autorité de la Communication (HAC).
Quid de la dépénalisation du délit de presse? L’ancien premier ministre a-t-il oublié ce détail pourtant si connu de toutes les institutions ? Pourquoi ne pas avoir saisi la HAC? Que veut-on faire de Dépêche 241 et partant, de ses principaux responsables privés d’activités depuis un mois déjà ?
Sur cette dernière interrogation, autant dire que les vie de nos confrères, à savoir Pharel Boukika et Yann Agamboue ne tiendraint plus qu’à un fil. Un tel acharnement des personnalités publiques, toutes appartenant au régime Bongo-PDG déchu au lendemain des scrutin généraux, ne se justifie pas.
D’abord Marie Madeleine Mborantsuho, ensuite Franck Nguema, puis Camélia Ntoutoume Leclercq et aujourd’hui Julien Nkoghe Bekale, le tout en l’espace d’un mois.
Que se passe-t-il réellement ? Quel agenda secret se cache derrière ces actions que l’on aurait dit “parfaitement coordonnées”?
Le ministre de la Communication devrait, pour faire la lumière sur cet acharnement dont nos confrères sont devenus les objets, se saisir de cette affaire étonnante.