Par Pauline Ntsame
La résignation des populations face à un système devenu volontairement insensible au désespoir, aux lamentations et aux mortifications des siens, a sans doute constitué le point de départ du « coup de libération » du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), mis en œuvre avec maestria le 30 août 2023. Depuis cet heureux épisode, tout s’enchaîne avec une célérité étonnante.
Pour preuve, le mardi 14 novembre dernier, le lieutenant-colonel Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi a dans une communication estampillée n°028, fait une annonce pour le moins réjouissante : la mise en solde de 1000 postes budgétaires au profit des agents du ministère de la Santé en attente de régularisation.
« De plus, 200 nouveaux postes budgétaires seront créés au sein du ministère de la santé », a-t-il indiqué. Il s’agit de 100 postes budgétaires pour les médecins, 50 pour les infirmiers d’état et 50 autres pour les sages-femmes, tous invités à servir à l’intérieur du pays, cela pour renforcer l’accès aux soins de santé à Libreville comme dans l’hinterland.
L’on se souvient que le 8 septembre 2023, par son communiqué n°008, le CTRI annonçait la mise en solde de 1000 postes budgétaires au profit des enseignants du Ministère de l’Education Nationale, précédemment en situation de pré-salaire. Une mesure qui concernait aussi les sortant écoles et quelques cas de recrutement directs.
Pourtant, sous Ali Bongo Ondimba, le 17 novembre 2022 (donc juste à côté), les médecins et pharmaciens gabonais avaient exprimé leur ras-le-bol, dénonçant leur situation de précarité et souhaitant du gouvernement l’application de la loi.
Un cri ignoré par les anciennes autorités, dont le mutisme et le dédain étaient devenus des marques de fabriques.
Ayant pris les choses en mains, le CTRI œuvre désormais à défaire tous les blocages montés et entretenus par l’ancien régime.