Par Pauline Ntsame
Le 7 décembre dernier, le premier ministre a présenté la feuille de route de son gouvernement devant les députés de la Transition. L’objectif de cette initiative est de guider la Transition politique au Gabon, de stimuler l’économie et de mettre en œuvre des réformes structurelles essentielles, notamment dans les domaines de la justice, de l’éducation et de la santé. Sans solliciter un vote de confiance, Raymond Ndong Sima a plutôt appelé à une collaboration collective, soulignant la nécessité d’unir leurs forces (gouvernement et assemblée nationale de Transition) pour redresser le pays. Il a insisté sur la création d’un “climat de confiance” parmi les Gabonais. Cette déclaration de politique générale était caractérisée par la présentation d’un tableau synoptique, ajoutant une dimension novatrice à cet exercice.
Raymond Ndong Sima a entrepris une démarche pédagogique en présentant et défendant devant les députés de la Transition le “Plan d’action et feuille de route de la Transition “. Au cours d’une déclaration détaillée et exhaustive, il a exposé en profondeur les réformes et les projets envisagés par son gouvernement.
“Restaurer la stabilité, la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques après une période de gouvernance approximative et erratique”, tel est l’objectif de la feuille de route.
En abordant les réformes politiques, le Premier ministre a explicité le “calendrier de la feuille de route”. Celui-ci prévoit un dialogue national en avril 2024, suivi de l’approbation d’une nouvelle Constitution par le biais d’un référendum à la fin de l’année 2024. Dans la continuité, il a exposé les étapes à venir pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays suite au coup d’État d’août 2023.
La plateforme participative gouvernementale “Mbôva” a déjà recueilli plus de 13 000 contributions citoyennes, lesquelles seront classées par thème d’ici à la fin de janvier 2024. L’objectif est de repérer les convergences et divergences afin de constituer la base documentaire pour le dialogue national prévu en avril 2024.
Au terme de ce dialogue, une commission technique sera chargée de rédiger un projet de nouvelle constitution, lequel sera soumis à un référendum à la fin de l’année 2024.
Par la suite, des mesures seront prises, notamment l’adoption de nouvelles lois électorales et le redécoupage administratif du pays, en préparation des élections locales, législatives et présidentielle. Ndong Sima a reconnu les divergences d’opinion quant à la durée du processus : “Certains préconisent une période de douze mois, tandis que d’autres estiment qu’un tel délai serait trop court.”
Dans tous les cas, l’objectif de l’agenda est principalement d’éviter des sanctions économiques et financières à l’encontre du Gabon.