La tribune signée de Rolly Alain DJILA, juriste publiciste, discute du caractère liberticide de l’article 11 du Décret n°115 portant sur l’organisation du Dialogue National Inclusif au Gabon. Ce dernier remet en question la souveraineté de ce dialogue en raison de la restriction imposée par cet article. Toute chose qui limite les propositions des participants à ce qui est défini dans la Charte de la Transition. Mieux, Rolly Alain DJILA souligne l’importance de débattre de cette question fondamentale pour comprendre l’impact sur la nature et l’efficacité du Dialogue National Inclusif.
Tribune libre
Du caractère liberticide de l’article 11 du Décret n°115/PT-PR/MRI du 8 mars 2024 portant convocation et organisation du Dialogue National Inclusif: un Dialogue National Inclusif mais pas souverain.
Le présent écrit n’ est nullement une note doctrinale, car en faire c’ est prêcher inutilement dans le désert juridique de la Transition, sic.
En revanche, en s’inspirant notamment de la maïeutique socratique et de la méthode Cauet, ces modestes écrits doivent interpeller le peuple Gabonais. D’ailleurs, pour paraphraser Louis 14, ” les peuples sur qui nous regnenons, ne pouvant penetrer le fond des choses, règlent d’ordinaire leurs jugements sur ce qu’ils voient au dehors”; ainsi en est il des discussions sur le décret n°115 susmentionné dont les débats sont orientés sur la composition du Bureau du Dialogue National Inclusif, la représentativité des forces vives de la Nation et le caractère interventionniste de l’Exécutif de la Transition dans l’organisation du Dialogue National Inclusif.
Or, en l’espèce, le vrai débat est celui-ci: le caractère liberticide de l’article 11 du Décret cité supra. En effet, l’article querellé dispose: ” les conclusions du Dialogue National Inclusif ayant vocation à s’appliquer avant la fin de la Transition, doivent être conformes à la Charte de la Transition”.
Une telle écriture au sens stricto sensu du droit ote à ce Dialogue National Inclusif son caractère souverain. Autrement dit et en français facile, les participants ne peuvent proposer au-delà de ce qui a été fixé par la Charte de la Transition. A titre d’illustration, les ” Dialogueurs” ne peuvent interdire au Président de la Transition de se porter candidat à la fin de la Transition.
In fine, si un Dialogue National Inclusif n’est pas souverain, à quoi servira de telles assises ? Bref, à chacun de méditer et de se faire sa propre religion. Mais, le Temps est le second nom de Dieu. Et comme disait Sieur Samuel Blumenfeld( acteur de cinéma): ” le recul permet toujours de mieux apprécier les choses, et de redonner à certains événements la place qu’ils méritent”.
Rolly Alain Djila
Juriste Publiciste