Par Stive Roméo Makanga
Dans une récente édition du 10 mars 2024, Gabon Première a suscité la controverse au sein de la Communauté musulmane du Gabon, en diffusant un sujet sur les travaux préparatoires du congrès imminent de ladite communauté. Cette initiative, baptisée “vérité et réconciliation”, a été fortement critiquée par une partie de la communauté musulmane gabonaise. En effet, Benyamine Andjoua Obolo est accusé, à raison, d’avoir compromis la médiation menée par le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition.
L’imam Benyamine Andjoua Obolo, critiqué pour son incapacité à unir la communauté musulmane et à engager des discussions constructives avec ses pairs, a tenté de redorer son image en utilisant les chaînes Gabon Première et Nour TV pour présenter des excuses et affirmer son soutien au président de la Transition.
S’il a le droit de se repentir publiquement, cependant, ses actions soulèvent des questions sur sa crédibilité à appeler les musulmans à soutenir la Transition alors qu’il est le premier à ne pas respecter les recommandations du chef de l’État formulées le 7 février 2024.
Notamment, après des recommandations et la mise en place d’un comité visant à ramener la sérénité au sein de la communauté musulmane, l’imam Benyamine Andjoua Obolo a décidé unilatéralement de restructurer l’organigramme établi avec le président de la Transition. Cette réorganisation a conduit à l’exclusion du comité désigné par le président au profit des membres de son association. Ce qui n’a pas manqué de susciter des interrogations sur ses motivations et son respect des accords établis.
L’organigramme de départ était libellé ainsi qu’il suit : président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG) : Benyamine Andjoua Obolo. Vice-président : Malem Tijani. Secrétaire général : Matsi Nazhire Ibrahim. Secrétaire général adjoint : Ali Nzimbena Dimitri. Trésorier général : Moustapha Djouba Chougo et comme conseillers, Koumba Koumba Muhammad et Alboury Ndiaye.
Cette structure validée par le président de la Transition, a été piétinée par Benyamine Andjoua Obolo.
Il est indéniable que les actions de Benyamine Andjoua Obolo sèment la confusion au sein de la communauté musulmane du Gabon et mettent en lumière des tensions internes non résolues. L’utilisation des médias pour tenter de redorer son image soulève des questions sur sa sincérité et sa capacité à jouer un rôle constructif dans le processus de transition politique en cours. Pendant qu’il en est encore temps, les autorités de la Transition gagneraient à mettre un terme à cette situation, avant qu’elle n’engendre des conséquences irréparables.