Par Stive Roméo Makanga
Au lendemain de sa libération, Ike Ngouoni Aïla Oyouomi, l’ancien métronome de la communication présidentielle a tenu à s’adresser à la presse, samedi 6 avril courant. Interpellé en 2019 dans le cadre de l’opération anti-corruption “Scorpion” puis condamné à huit ans de réclusion pour détournement de fonds publics, un prétexte fallacieux du régime Bongo-PDG déchu le 30 août 2023, Ike Ngouoni a remercié Brice Clotaire Oligui Nguema pour la grâce à lui accordée.
Dans cette perspective, et après avoir passé un peu plus de 4 ans dans des conditions de détention inhumaines, l’ancien porte-parole de la présidence de la République a plaidé pour une amélioration profonde des conditions de vie en milieu carcéral, de même que l’amélioration des conditions d’exercice des agents de la sécurité pénitentiaire.
“Je profite de cette occasion pour souligner l’urgence qu’il y a à améliorer les conditions de détention au Gabon. Les prisonniers ont aussi droit à la dignité. C’est une absolue nécessité, tout comme il est nécessaire et urgent de mettre en place une politique de réinsertion efficace, en particulier pour les jeunes”, a-t-il déclaré.
Outre ce plaidoyer, il n’a pas manqué de réaffirmer son innocence dans toutes les affaires incriminées et qui n’étaient, en fin de compte, que des prétextes odieux.
“Durant mon procès, dont les motivations étaient de nature purement politique, je n’ai jamais cessé de clamer mon innocence”, a-t-il relevé.
Et: “Jamais la moindre preuve, jamais le moindre témoignage n’ont été apportés à l’appui des accusations infondées portées contre moi”.
Enfin, Ike Ngouoni a réaffirmé son amour pour le Gabon, son pays, de même que son désir de continuer de le servir dans la dignité, ainsi que dans la plus profonde probité.
“Aujourd’hui j’ai de nouveau confiance, confiance en l’avenir de mon pays. Ma libération, comme d’autres, envoie un signal fort. Le signal que le Gabon aujourd’hui, en convalescence démocratique est sur la bonne voie, sur le bon chemin. À ce noble édifice, j’entends apporter ma pierre, fut-elle modeste. Je me tiens par conséquent à l’entière disposition de mon pays”.
Pour rappel, la Cour criminelle spéciale avait condamné l’ancien porte-parole de la présidence de la République à huit ans de prison ferme pour détournement de fonds publics. Il avait donc été reconnu coupable de faits s’étant déroulés entre 2017 et 2019 et avait écopé d’une amende de 50 millions de francs CFA, ainsi que d’une autre de 5 milliards, au titre de dommages et intérêts, à verser à l’État gabonais.
Toute chose aujourd’hui balayée d’un revers de main.