Il y a quelques jours, nous avons porté à la connaissance de l’opinion publique les nombreuses dérives observées au ministère des Eaux et Forêts depuis l’arrivée du général de brigade Maurice Ntossui, conséquemment à la prise de pouvoir par les militaires le 30 août 2023, il y a bientôt un an. Longtemps victimes des déviances du ministre Écossais des Eaux et Forêts du Gabon, les forestiers gabonais espéraient voir la fin de leur calvaire avec ce qui devait être un changement de paradigme. Toutefois, au lieu de cela, ils sont confrontés à des désillusions. Les jours où les forestiers nationaux pouvaient sourire en fin de journée, satisfaits d’avoir été productifs, sont désormais révolus. Leur seul lot de consolation depuis l’arrivée de cet éminent membre du CTRI serait le mépris, confient-ils: “Nous sommes en permanence l’objet de mépris par ce membre du CTRI”.
Un “mépris”, tel que décrit par les forestiers gabonais, qui ne serait manifestement pas partagé par son frère d’armes, le président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, qui a d’ailleurs publiquement désavoué les méthodes “antipatriotiques” de Maurice Ntossui à Tchibanga, devant une foule enthousiaste applaudissant la sincérité du président de la transition. Nous imaginons donc que c’est contraint et forcé que Maurice Ntossui a procédé à la réouverture de l’usine de notre compatriote, publiquement soutenu par le président de la transition. Quelle galère !
À la lumière des nombreuses récriminations faites contre ce grand militaire de carrière, il apparaît clairement que ce dernier, comme nous l’avons publié il y a quelques jours, favoriserait exclusivement quelques membres de sa parentèle. S’agit-il d’un procès d’intention de notre part? Nous ne le pensons pas car, comment comprendre que sieur Moto’o Mba Albert, présenté par les forestiers comme étant son neveu, soit à ce jour devenu le seul exploitant de Kevazingo dans le Woleu Ntem?
Ce qui semblait au début être un simple soutien discriminatoire à l’encontre des autres forestiers gabonais est de plus en plus perçu comme une protection des intérêts d’un éventuel associé et neveu contre toute concurrence potentielle.
Et comme Dieu ne dort pas, cette histoire vient d’emprunter une tournure funeste. Depuis mardi 23 juillet, des photos montrent sieur Moto’o Mba Albert, propriétaire de la société MMA et seul exploitant forestier autorisé dans le Woleu Ntem, abattant de nouveaux arbres malgré une interdiction formelle établie par un décret en 2018, et rappelé par Maurice Ntossui lui-même. Dans un enregistrement audio en notre possession, largement dénoncé par les forestiers gabonais, Moto’o Mba Albert confirme également la présence de nombreux bois fraîchement abattus. Doit-on comprendre dans ces faits que ce dernier ait obtenu l’accord de son oncle de ministre pour augmenter la capacité de production de leur entreprise en réponse à la forte demande des chinois?
Quoi qu’il en soit, il est indéniable que les responsables du ministère des Eaux et Forêts de la province sont également au courant des pratiques de Moto’o Mba Albert, étant eux-mêmes des adeptes de longue date de ce genre de manœuvre.
Plus loin, l’on peut considérer que les agissements de Moto’o Mba Albert démontrent clairement que Maurice Ntossui et son directeur général des Forêts sont des antipatriotes et n’agissent nullement dans l’intérêt du président de la transition. Comment comprendre que de nombreux forestiers soient au chômage alors que l’heure est à la valorisation de l’expertise nationale, prônée par le président de la transition, et que Maurice Ntossui et son directeur général des Forêts préfèrent privilégier certains, en soutenant les abattages illégaux de bois ?
Espérons donc qu’en toute impartialité, toute la lumière sera faite sur cette affaire et que Maurice Ntossui fera arrêter Moto’o Mba Albert, unique forestier de la province, qui a fièrement posé devant un kevazingo fraîchement abattu. Pour l’heure, face à la crise dans ce secteur décisif pour le pays, les forestiers Gabonais disent attendre avec impatience l’arrivée d’un nouveau gouvernement et le départ de tous les anti-transition, qui plombent manifestement les efforts du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma.