Par Pauline Ntsame
Le parquet de Libreville a récemment délivré deux mandats de dépôt à l’encontre de Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington, deux activistes gabonais bien connus et célèbrent pour leur verve provocatrice. Cette décision fait suite à une plainte déposée par Hervé Patrick Opiangah, qui accuse les deux individus d’avoir diffamé son nom lors de diffusions en direct sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok et Facebook. La Direction Générale des Recherches (DGR) et la Direction Générale de la Contre Ingérence et de la Sécurité Militaire (B2) ont été chargées de l’exécution de ces mandats, tandis que les forces de défense, la gendarmerie, le Cedoc et les auxiliaires de justice sont instruits de renforcer le dispositif de surveillance aux frontières terrestres et aériennes afin de prévenir toute tentative d’évasion de la part des prévenus.
L’affaire a pris une tournure notable lorsque les deux activistes ont utilisé ces plateformes sociales pour lancer des accusations graves à l’encontre de M. Opiangah. Lors des sessions en direct, Zeng et Amiang Washington ont proféré des insultes variées, qualifiant Opiangah de criminel rituel, de pédophile et d’autres qualificatifs offensants. Cette attaque virulente contre sa réputation a conduit Opiangah à saisir la justice pour que la lumière soit faite sur cette affaire et pour obtenir réparation.
Cette décision judiciaire s’inscrit dans le cadre de la politique de renforcement de l’autorité judiciaire, telle que prônée par le président de la Transition. Ce dernier a exprimé clairement sa volonté de voir la justice se montrer ferme afin de punir les personnes coupables de diffamation et d’autres infractions. L’initiation de cette procédure judiciaire témoigne de l’engagement du gouvernement à protéger les individus contre les attaques injustifiées et à maintenir l’ordre public à travers des mesures légales rigoureuses.
La gestion de cette affaire implique une vigilance accrue pour garantir que les accusés ne fuient pas la justice. La mobilisation des forces de défense et des autres entités de sécurité vise à maintenir un contrôle strict sur les mouvements des suspects, afin d’assurer qu’ils répondent devant les juridictions compétentes.
La montée en puissance des réseaux sociaux a amplifié les effets de ce conflit, et illustre les tensions entre les activistes et les figures publiques dans un environnement numérique souvent incontrôlable. Les accusations et insultes proférées en ligne ont eu un impact significatif sur la réputation et la sécurité des individus impliqués, ce qui a conduit à une intervention judiciaire pour rectifier les injustices perçues.
En fine, cette affaire illustre la complexité des enjeux contemporains liés à la diffamation en ligne et la nécessité pour les autorités judiciaires d’adapter leurs réponses aux nouveaux défis posés par la technologie. Le recours à des mesures strictes pour gérer ce conflit souligne l’engagement des institutions gabonaises à préserver l’ordre et à garantir la justice dans un contexte de communication numérique en pleine expansion.