Par Joseph Mundruma
La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) pourrait se trouver une nouvelle fois sous les feux des projecteurs, cette fois-ci en raison d’un écart financier qui suscite de vives interrogations en interne. Selon des sources concordantes au sein de l’entreprise, la SEEG aurait récemment procédé au paiement de 18,5 millions d’euros (environ 12 milliards de FCFA) à l’entreprise britannique AGGREKO, chargée de fournir de l’énergie de secours au Grand Libreville. Toutefois, un document attesterait que la SEEG a reçu une somme de 13 milliards de FCFA de la BGFI Bank, ce qui laisse planer un mystère sur l’utilisation du milliard de FCFA manquant, initialement destiné à AGGREKO.
Face à cette situation, AGGREKO aurait rapidement réagi en demandant des éclaircissements à la Direction générale de la SEEG. L’entreprise britannique s’interrogerait sur la gestion des fonds et sur le plan de règlement des 4,5 millions d’euros restants, un montant crucial pour la poursuite de leur collaboration. Ces interrogations interviennent dans un contexte déjà tendu pour la SEEG, mise sous pression par les récents délestages à répétition dans le Grand Libreville.
Par ailleurs, la Task Force en charge de l’audit de la SEEG a pris le contrôle total des opérations, ajoutant une dimension supplémentaire à l’affaire. Cet audit, désormais supervisé de près par les autorités, pourrait révéler des éléments compromettants pour la gestion de l’entreprise, d’autant que d’autres scandales viennent assombrir le tableau. En effet, le bateau turc de la société KAPOWER, destiné à fournir de l’énergie au Gabon, est désormais au cœur d’un scandale d’État, faisant l’objet d’une enquête approfondie. Ce dossier épineux pourrait avoir des répercussions politiques majeures.
De plus, AGGREKO semble également avoir manqué à certaines de ses obligations envers le Gabon, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête, cette fois-ci sans l’implication de la SEEG. Ce climat de défiance général érode encore davantage la confiance entre les acteurs énergétiques du pays.
Enfin, un autre dossier sensible demeure irrésolu : le piratage du système EDAN, un sujet que la SEEG n’a pas encore pleinement abordé. Une enquête approfondie pourrait lever le voile sur ces multiples zones d’ombre, laissant entrevoir des conséquences graves pour les responsables impliqués dans cette gestion chaotique.
La SEEG, déjà accablée par des difficultés internes et une gestion controversée, voit ainsi son avenir s’assombrir davantage, avec des répercussions qui pourraient profondément affecter la fourniture de services essentiels aux Gabonais.