Par Stive Roméo Makanga
Depuis son accession à la tête du ministère de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq se démarque nettement par son pragmatisme et sa détermination à assurer la stabilité d’un secteur jadis marqué par de vives tensions. En effet, autrefois perçu comme un foyer de crises en raison des grèves incessantes, ce département est désormais stabilisé, fruit d’une gestion audacieuse et résolument orientée vers le dialogue et la proximité.
À ce propos, il suffit de rappeler les grèves massives des syndicats de l’Éducation nationale (SENA) et de la CONASYSED qui, dans un passé récent, ont eu raison de plusieurs ministres, parmi lesquels Florentin Moussavou et le professeur Mouguiama Daouda, éminent enseignant-chercheur, qui n’a cependant pas su contenir les contestations. Or, contrairement à ses prédécesseurs, Camélia Ntoutoume Leclercq a réussi à instaurer un climat apaisé grâce à un engagement continu sur le terrain.
Par ailleurs, la ministre privilégie une approche directe et pragmatique : elle descend régulièrement sur le terrain pour désamorcer les tensions et pour échanger directement avec les principaux acteurs du secteur. En ce sens, elle a instauré un dialogue permanent avec les leaders syndicaux et met un point d’honneur à sensibiliser les élèves aux dangers de la violence en milieu scolaire. De surcroît, elle multiplie les rencontres avec les associations de parents d’élèves pour identifier les problématiques et rechercher ensemble des solutions durables. Son investissement dans les réformes du système éducatif et ses visites régulières aux chefs d’établissement démontrent sa volonté de s’attaquer aux difficultés de manière proactive. Notons également qu’elle supervise personnellement la distribution des manuels scolaires dans les neuf provinces du pays, preuve de son souci de garantir l’égalité d’accès aux ressources éducatives. Ainsi, elle met en place un management participatif et une communication de proximité, tout en évitant de se contenter des rapports de cabinet. Par cette approche, elle se distingue au sein du gouvernement de Transition comme une ministre de terrain, plus active auprès de ses collaborateurs que dans son bureau.
En outre, face aux récentes montées de violence dans les établissements scolaires, tels que les affrontements entre élèves du lycée technique Omar Bongo (CAPO) et ceux du lycée André Gustave Anguilet, ou encore entre le lycée technique de Bikelé et le collège de Bikelé, Camélia Ntoutoume Leclercq a réagi sans tarder. Consciente de la gravité de la situation, elle a ainsi annoncé la création de l’Unité de Police Scolaire (UPS), destinée à combattre la consommation de stupéfiants et à rétablir un climat de sécurité dans les établissements scolaires.
Concernant les revendications enseignantes, notamment celles liées au paiement des vacations, elle a démontré une réactivité remarquable. Dès les premiers signes de mouvements d’humeur, elle a sollicité l’appui de sa hiérarchie. Sur instruction du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le paiement des vacations du BEPC a été rapidement effectué. Contrairement à ce que prétendent certains détracteurs, ce paiement n’est pas une réponse à des menaces de grève, mais bien l’aboutissement d’un processus planifié, dont la coïncidence temporelle n’est que fortuite.
Ainsi, malgré les critiques de ceux qui cherchent à déstabiliser le ministère, Camélia Ntoutoume Leclercq poursuit sa mission avec rigueur et détermination. Son approche pragmatique et son engagement sans faille en font l’un des piliers de la Transition, redonnant à l’éducation nationale l’élan dont elle avait cruellement besoin.