Par Cadette Ondo Eyi
Dans le cadre de la campagne référendaire en faveur de l’adoption de la nouvelle Constitution gabonaise, un collectif de citoyens engagés, issus de la coordination provinciale de l’Estuaire, a intensifié sa démarche citoyenne en sillonnant les quartiers du sixième arrondissement de Libreville. L’objectif est clair : sensibiliser la population sur les enjeux du scrutin du 16 novembre prochain et les inviter à se prononcer massivement en faveur de la réforme constitutionnelle.
Hier, la mobilisation a fait escale au quartier Bambouchine, où les membres du collectif ont exprimé leur soutien sans réserve à la nouvelle Constitution, qualifiée de véritable rupture avec les dérives de l’ancien régime. Un discours qui a trouvé un écho favorable auprès des habitants, au regard des arguments avancés par les porte-paroles du collectif, notamment en ce qui concerne les insuffisances de l’ancienne loi fondamentale.
Le représentant du président de la coordination, prenant la parole lors de cette rencontre, n’a pas manqué de pointer les faiblesses de l’ancienne Constitution, qu’il considère comme un instrument de maintien du pouvoir entre les mains d’une seule famille, favorisant l’accumulation du pouvoir et la pérennisation d’un régime autoritaire. L’un des points les plus vifs soulevés fut la question de la dépénalisation de l’homosexualité, un sujet qui, selon lui, constitue une « abomination » puisque contraire aux valeurs culturelles et sociales du Gabon. L’orateur a dénoncé l’introduction de cette question dans les manuels scolaires dès le primaire, un choix qu’il estime inadmissible dans une société qui prône l’union entre un homme et une femme.
Il a également déploré le non-respect de la limitation des mandats et le refus de l’alternance, qui ont conduit à un immobilisme politique et à la concentration du pouvoir au sommet de l’État. Un phénomène, a-t-il ajouté, qui a permis à une seule famille de régner sans partage pendant plusieurs décennies. Ce constat, selon lui, nécessite une réforme profonde pour tourner définitivement la page de cette époque et ouvrir la voie à un Gabon démocratique, fondé sur le respect des principes républicains.
C’est dans ce contexte que les membres du collectif appellent à un « oui » massif lors du référendum. Ils soulignent plusieurs aspects essentiels de la nouvelle Constitution qui, selon eux, représentent des avancées significatives pour le pays. Parmi ces réformes, la protection des fonctions de souveraineté, qui sont désormais réservées exclusivement aux citoyens gabonais, et la limitation des mandats présidentiels à deux termes consécutifs, sans possibilité de réélection, sont mises en avant. L’orateur a précisé qu’un verrou juridique a été mis en place pour empêcher tout retour en arrière, garantissant ainsi une alternance démocratique pérenne.
Par ailleurs, la nouvelle Constitution met l’accent sur la participation citoyenne, une méthode participative dans la rédaction du texte du plus nombre, et sur la protection des libertés fondamentales. Elle inscrit ainsi le Gabon dans la dynamique d’un État de droit, fondé sur la justice, la transparence et le respect des droits humains. Un autre point majeur évoqué fut l’importance de garantir des élections libres et transparentes, un combat de longue haleine pour lequel chaque citoyen doit s’engager pleinement.
Dans cette optique, le collectif a exhorté les populations à récupérer massivement leurs cartes d’électeur, élément clé qui permet de participer au scrutin du référendum. Le message est clair : chacun doit prendre part à ce moment décisif pour l’avenir du pays. En outre, les membres du collectif ont encouragé les populations présentes à relayer l’information auprès de celles qui ne pouvaient pas se déplacer.
Au-delà de la simple mobilisation, cette démarche citoyenne s’inscrit dans une volonté de promouvoir un Gabon nouveau, résolument tourné vers la démocratie, la transparence et l’équité. Le collectif, déterminé, poursuit ainsi sa campagne de sensibilisation jusqu’à la veille du scrutin, afin d’assurer une participation maximale à ce référendum historique.