L’appel de Mounana : un plaidoyer pour la réconciliation et le retour d’Hervé Patrick Opiangah
Par Stive Roméo Makanga
C’est sous le ciel lourd de symboles de Mounana, petite ville du sud-est du Gabon, que César Opiangah a lancé, samedi dernier, ce qu’il a nommé « l’appel de Mounana ». Un discours saisissant (c’est le cas de le dire), empreint d’émotion et de gravité, adressé à deux figures importante du Gabon : Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, et son ancien « frère d’armes », Hervé Patrick Opiangah. Un appel à la réconciliation, à l’unité, et surtout au retour de celui qui fut longtemps un pilier économique et social de la région.

Devant une foule nombreuse, composée de parents, d’amis et de connaissances, César Opiangah a expliqué le sens de cette dénomination : « Pourquoi l’appel de Mounana ? Simplement parce que Mounana, c’est chez Hervé Patrick Opiangah. C’est aussi la ville de Brice Clotaire Oligui. Ce sont deux frères. Deux frères qui se parlaient hier, qui se fréquentaient hier, et qui, aujourd’hui, ne se parlent plus et ne se fréquentent plus. » Un constat amer, mais porteur d’espoir.

Car l’objectif de cet appel est clair : panser les blessures, réparer les fractures et ramener Hervé Patrick Opiangah au pays. « Le linge sale se lave en famille. Oui, nous sommes une famille. Une grande famille altogovéenne », a-t-il insisté, rappelant les liens indéfectibles qui unissent ces deux hommes et, au-delà, toute une communauté.
S’adressant directement au président de la Transition, César Opiangah a lancé un vibrant plaidoyer : « Nous, populations du district de Mounana, femmes, hommes, jeunes, vous exhortons à tout mettre en œuvre pour assurer le retour de votre frère dans notre pays. Vous en avez les moyens, nous le savons. C’est vous le chef. Le président de la République, chef de l’État. »
Derrière cet appel, il y a une réalité tangible, presque insupportable. Hervé Patrick Opiangah, souvent désigné par ses initiales HPO, était bien plus qu’un homme d’affaires. Il était le garant de nombreuses actions sociales dans la région.
Aujourd’hui, son absence se fait cruellement sentir. « Près de 400 enfants ne vont plus à l’école faute de fournitures. Les vacataires ne sont plus payés. Toutes ces actions sociales étaient assurées par HPO », a rappelé César Opiangah, faisant observer le vide laissé par celui qui fut un bienfaiteur pour Mounana.
L’émotion était palpable dans la voix de l’orateur lorsqu’il a conclu : « Monsieur le président de la République, ramenez-nous notre fils, votre frère. Il nous manque beaucoup. Que Dieu vous bénisse et bénisse le Gabon. » Cet appel, porté par une communauté entière, dépasse le simple cadre d’une réconciliation personnelle. Il s’agit d’un cri du cœur pour la cohésion nationale, pour le retour à une fraternité perdue, et pour la relance d’une région qui souffre en silence.
Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais à la tête du pays, se retrouve face à un défi à la fois personnel et politique. Répondre à l’appel de Mounana, ce serait non seulement honorer une amitié brisée, mais aussi redonner espoir à une population qui croit encore en la puissance des liens familiaux et communautaires.
En ces temps de transition, où le Gabon cherche à se reconstruire, l’appel de Mounana résonne comme un rappel : les divisions ne mènent nulle part, mais la réconciliation peut tout changer. Mais Brice Clotaire Oligui Nguema l’entendra-t-il? Gageons que Oui.



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