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Le Gabon signe son grand retour au sein de l’Union africaine et plaide pour une Afrique unie et ambitieuse

Par Joseph Moundruma

Devant ses pairs africains réunis à Malabo ce samedi pour le 7ᵉ Sommet de coordination entre l’Union africaine, les Communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux, le président de la République gabonaise a signé le retour officiel de son pays dans le giron de l’organisation continentale, deux mois après son investiture. Une allocution empreinte de gratitude, d’humilité et de vision stratégique pour une Afrique résolument tournée vers l’avenir.

Une vue de la rencontre

Dans son discours, le chef de l’État gabonais a d’abord exprimé sa reconnaissance à son homologue équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, pour « l’invitation fraternelle » et salué « l’accueil chaleureux » réservé à la délégation gabonaise. Louant la qualité de l’organisation de ce sommet, il a souligné qu’elle illustre la capacité du continent « à se mobiliser efficacement autour de ses propres priorités ».

Le président gabonais a ensuite évoqué la symbolique forte de cette participation, marquée par le retour du Gabon à l’Union africaine après une absence de 19 mois, conséquence des bouleversements politiques ayant conduit à la mise en place d’un parlement de transition. Il a rappelé que cette période, bien que délicate, fut conduite avec « la ferme volonté du peuple gabonais de poser les fondations d’une nation plus juste, plus inclusive, démocratique et résolument tournée vers l’avenir ».

Soucieux d’apaiser toute inquiétude sur l’avenir démocratique du pays, il a réaffirmé la tenue, comme prévu, des élections législatives et locales le 27 septembre 2025, scellant ainsi le retour à l’ordre constitutionnel. « Le soutien et la bienveillance que le Gabon a reçus de chacun de vous ont permis de raffermir l’union forte de nos nations et de nos peuples », a-t-il ajouté.

Dans la même veine, le chef de l’État a souhaité que les autres pays frères en situation de transition bénéficient également du même soutien panafricain. À l’aune de ce renouveau national, il a formellement proposé que Libreville accueille en 2027 la 9ᵉ réunion de coordination de l’Union africaine.

Le discours a également porté sur les défis contemporains auxquels l’Afrique doit faire face : mutations géopolitiques, climatiques, économiques et technologiques. « L’ambition de l’Agenda 2063 est claire : faire de notre continent un espace de stabilité, de prospérité partagée et de solidarité renforcée. Et pour y parvenir, la coordination entre l’Union africaine, les CER, les mécanismes régionaux et les États membres n’est plus une option : c’est une exigence incontournable », a-t-il martelé.

Le Gabon plaide pour une intégration régionale pragmatique et orientée vers des résultats concrets, notamment dans la mobilité des personnes, l’interconnexion énergétique, la sécurité alimentaire, la lutte contre le changement climatique et la montée en puissance de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

Le président a par ailleurs partagé les échos d’un récent mini-sommet à Washington avec ses homologues libérien, bissau-guinéen, mauritanien et sénégalais, et la nécessité d’établir des partenariats « équitables, gagnant-gagnant », d’accompagner la transformation locale des ressources africaines, tout en restant souverains dans la gestion des flux migratoires.

Enfin, il a apporté le plein soutien du Gabon au thème de l’année 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations », saluant la création d’un mécanisme panafricain et d’un fonds continental pour la justice réparatrice.

« Car l’avenir de l’Afrique ne se décrète pas ailleurs. Il se construit ici, chez nous, avec méthode, audace et solidarité », a-t-il conclu, invitant ses pairs à adopter des décisions « structurantes et courageuses » à la hauteur des aspirations africaines.

Avec ce discours, le Gabon confirme non seulement son retour au sein de la famille africaine, mais également son ambition de peser davantage dans la dynamique continentale, au service d’une Afrique plus unie et plus forte.

 

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