Akanda : Dépossédée de sa parcelle, l’Église La Chapelle des Vainqueurs en appelle à l’arbitrage du Président de la République
Par Stive Roméo Makanga
La tension monte à Malibé, dans la commune d’Akanda, où un litige foncier oppose l’Église La Chapelle des Vainqueurs à un individu présenté comme un sujet d’origine libanaise. Dans une correspondance datée du 11 juillet 2025 dont notre Rédaction a obtenu copie, l’Église a officiellement sollicité l’intervention du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, afin de mettre un terme aux « troubles récurrents » liés à l’occupation de la parcelle N°272, Section Y03, sur laquelle elle détient un titre foncier N°26213.
Présente au Gabon depuis plusieurs années, l’Église La Chapelle des Vainqueurs – branche locale du ministère fondé en 1981 par l’évêque nigérian David Oyedepo – revendique 38 églises et plus de 10 000 membres à travers le pays. Forte de cette implantation, elle prévoit un vaste projet de développement communautaire sur la parcelle litigieuse, incluant la construction d’une église de 2 000 places, d’un lycée, d’une école primaire, d’un bâtiment administratif, de logements pour les enseignants et pasteurs, d’un restaurant et d’une librairie.
Or, selon les responsables de l’église, ce projet est aujourd’hui compromis. D’une part, en raison de décisions contestées émanant de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) ; d’autre part, en raison d’une série de procédures judiciaires lancées par un tiers se présentant comme propriétaire de la même parcelle. Ce dernier, de nationalité étrangère, aurait selon des sources concordantes bénéficié d’une cession irrégulière de la parcelle concernée.
Plus inquiétant encore, l’Église affirme avoir déjà perdu près de 1,2 milliard de francs CFA dans des transactions avec des intermédiaires immobiliers peu scrupuleux. Récemment, cette affaire a connu une nouvelle escalade : une saisie des comptes bancaires de l’église a été ordonnée, assortie d’une sommation de paiement de 500 millions de francs CFA, à la suite de l’une des procédures initiées par le sujet libanais.
Une situation que l’église qualifie d’« injuste et illégale », tout en dénonçant un acharnement présumé de l’ANUTTC. « Ces décisions illogiques empêchent notre communauté de se consacrer à sa mission spirituelle et sociale au service de la nation », peut-on lire dans la lettre adressée au chef de l’État.
Du côté de la communauté chrétienne, la colère gronde. Plusieurs fidèles interrogés s’indignent de ce qu’ils considèrent comme une mise en péril d’un projet d’utilité publique au profit d’intérêts particuliers. Des appels au calme ont néanmoins été lancés, en attendant une éventuelle réaction de la présidence de la République.
Il faut dire que l’Église La Chapelle des Vainqueurs en appelle à l’arbitrage présidentiel, dans l’espoir que la plus haute autorité du pays puisse ramener la sérénité dans ce dossier, garantir la primauté du droit et permettre à l’église de poursuivre sa mission sans entrave. Nous y reviendrons.
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