CNSS : Brice Clotaire Oligui Nguema rétablit l’équilibre de la branche des pensions
Par Stive Roméo Makanga
Il est des décisions qui ne relèvent ni du spectaculaire ni de la démagogie, mais de cette vertu rare en politique : la responsabilité. En engageant, après plus d’un demi-siècle d’attente, la réforme profonde du système des pensions à travers de nouveaux décrets encadrant l’attribution des pensions et le paramétrage des cotisations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi d’endosser pleinement le poids de l’avenir social du Gabon.
Ce choix n’avait rien d’évident. Car toucher aux mécanismes des pensions, c’est toucher à l’un des nerfs les plus sensibles de toute société : la dignité du travailleur après l’effort, la sécurité après la vie active, la protection après l’usure. Et pourtant, malgré les tentatives de dissuasion, les résistances administratives et les crispations corporatistes, le chef de l’État a tranché. Non par témérité, mais par devoir.
La décision, entérinée lors du Conseil des ministres du 4 décembre 2025, porte notamment sur le projet de décret fixant les modalités d’attribution et de calcul de la pension d’invalidité et de la pension de survivants. Elle intègre le réajustement des taux de cotisation de la branche des pensions ainsi que le relèvement des cotisations, afin d’assurer durablement la pérennité et l’équilibre financier du système. Une réforme technique, certes, mais une réforme profondément politique dans sa portée.
À ces mesures s’ajoutent les projets de décrets fixant les taux, l’assiette et le plafond des salaires soumis à cotisation. Leur adoption marque une étape décisive dans le vaste chantier de restructuration de la CNSS, visant à renforcer son efficacité, sa crédibilité et sa capacité à honorer ses engagements vis-à-vis des assurés. En clair, l’État gabonais remet enfin à niveau un système longtemps maintenu sous perfusion, menacé par l’obsolescence de ses paramètres et l’érosion de ses ressources.
Prendre ses responsabilités, c’est précisément cela : agir lorsque l’inaction est plus confortable, réformer lorsque l’immobilisme est politiquement rentable. Le numéro un gabonais a fait le pari de l’avenir plutôt que celui de la facilité. En modernisant l’architecture des pensions, il ne se contente pas de corriger des déséquilibres comptables ; il restaure une promesse républicaine longtemps fragilisée : celle d’un État qui protège, qui anticipe, qui sécurise le destin social de ses citoyens.
Dans un pays où les réformes structurelles ont souvent été renvoyées à demain, cette décision rompt avec la politique du sursis permanent. Elle inscrit l’action publique dans la durée, loin des slogans, proche du réel. Car derrière les chiffres, les taux et les plafonds, ce sont des milliers de vies qui se projettent à nouveau avec un minimum de certitude.
Cette réforme, à bien des égards, porte la marque d’un pouvoir qui entend laisser autre chose que des discours : des fondations. En assumant le courage de la réforme sociale, Brice Clotaire Oligui Nguema inscrit son passage au sommet de l’État dans le registre sobre mais décisif de la responsabilité historique.
Et dans un pays fatigué des promesses différées, cet acte-là vaut bien plus qu’un long discours.



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