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Une société civile en effervescence : les élections du CESEC consacrent une participation record et un scrutin transparent

Par Jimmy Mandoukou

Sous la supervision d’Erisse Moure Ndong, la salle du MESS a vibré au rythme d’un scrutin historique qui a vu des centaines d’organisations patronales, syndicales et associatives choisir leurs représentants au Conseil économique, social, environnemental et culturel.

Le processus électoral pour désigner les membres de l’Assemblée du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) a tenu toutes ses promesses, ce mardi. Dans la salle de réception du MESS de l’armée de l’air, c’est une véritable photographie de la société gabonaise organisée qui s’est présentée aux urnes. Associations, syndicats, patronat, ONG : tous les secteurs ont répondu présent, donnant lieu à une compétition démocratique intense et saluée pour sa transparence.

Erisse Moure Ndong, président du comité d’organisation, n’a pas caché sa satisfaction face au déroulement sans accroc de cette journée, marquée par une mobilisation exceptionnelle.

Vue de la société civile

Le premier groupe, celui des employeurs et professions libérales, a montré son dynamisme avec 42 dossiers déposés. L’agriculture, l’élevage et la pêche ont mené la danse (15 dossiers), suivis du tourisme et du BTP. À l’issue du vote, la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) est sortie grande gagnante, remportant trois des cinq sièges. Son vice-président, Gaston Mindoungani, élu, se réjouit : « Je suis candidat de la FEG, le patronat gabonais… Les trois candidats de la FEG ont gagné. Sur cinq sièges, la FEG en a eu trois. Donc on se réjouit de l’organisation parfaite de cette élection… C’est le patronat qui détient l’économie du pays. C’est le patronat qui emploie. Donc le patronat va là-bas pour apporter ses connaissances, son savoir-faire, pour conseiller le gouvernement. »

Une vision partagée par Jean Bourdette, soutien d’un candidat malheureux, qui reconnaît la clarté du scrutin : « Les élections se sont passées avant tout en toute transparence… C’est le choix de la majorité… Le patronat, c’est le moteur de l’activité économique du pays. »

Le groupe des organisations syndicales a été le théâtre d’une compétition robuste, notamment parmi les syndicats autonomes où 18 candidats se disputaient deux sièges. Dans le secteur public, des figures comme Mbira Oboune Jean Chrisosthome (ODSTG) ou Zoukoue Ella Rubain Paul (CSAPP) ont été élues. Le premier exprime sa fierté : « Les choses se sont déroulées à mon niveau dans de très bonnes conditions… Je remercie les camarades qui ont cru en ma personne… c’est le syndicalisme qui gagne. »

Mvé Mba Emmanuel, réélu conseiller avec une expérience de près de 20 ans au CESEC, insiste sur la singularité du vote : « C’est une satisfaction totale… c’est le seul vote au Gabon qui est transparent, parce que vous finissez de voter, on dépouille tout de suite devant vous et on donne les résultats. Je veux même féliciter le ministère en charge de la réforme qui a organisé avec brio cette élection. »

Du côté des syndicats autonomes, les élus Ikapi Ikapi Guizot (ASCOMA) et Menié Jean-Robert Eugène (transporteurs) voient en cette élection un levier pour l’action. Ce dernier déclare : « Dans les missions du syndicat, il y a certes la revendication, mais il y a aussi… celle de faire des propositions au pouvoir public… nous avons une expertise dont nous comptons faire profiter le conseil. »

Sans conteste, le groupe 3 (associations et ONG) a enregistré la participation la plus massive, signe d’une société civile gabonaise vibrante et diverse. Le sous-groupe « Défense des droits humains et société civile » a vu affluer 131 candidatures, un record. L’environnement, la culture et le sport ont également mobilisé.

Parmi les élus, on trouve des représentants d’associations environnementales comme le CJA ou Horeb Environnement, et des acteurs du développement rural et sportif, tel que Moulingui Moukangni Arrigot de l’Union des jeunes Gabonais.

De l’avis unanime des participants, cette élection a été un modèle. Le dépouillement public immédiat, la sérénité des débats et la représentativité des candidats ont forgé la légitimité des futurs conseillers.

Alors que les élus s’apprêtent à rejoindre la « maison » du CESEC, ils portent avec eux les aspirations de tout un pan de la nation. Leur mission : éclairer les politiques publiques de l’expertise du terrain, qu’elle vienne de l’entreprise, de l’usine, des champs ou des associations. Cette journée a surtout démontré que le dialogue social au Gabon possède des assises solides et un appétit démocratique intact. Le véritable travail – celui de « construire la République », comme le souligne Mvé Mba Emmanuel – peut maintenant commencer.

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