Dans sa toute récente livraison, la très pointilleuse Africa Intelligence est revenue, presque dans le détail, sur l’enquête relative à la disparition présumée des véhicules de Brice Laccruche Alihanga (BLA), l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba, saisis dans le cadre de l’opération anti-corruption « Scorpion » lancée par la justice gabonaise à l’initiative du président de la République.
Selon la même source, plusieurs véhicules de l’ancien « messager intime », connu pour être particulièrement un grand amateur des modèles de marque, se seraient volatilisés, comme par magie, alors que ceux-ci demeuraient sous la surveillance des forces de sécurité et de défense chargée pourtant de l’enquête.
Dans ses colonnes, en plus de révéler l’implication supposée du Colonel Jean Norbert Madjoupa, nos confrères vont plus loin.
Les plaques d’immatriculation du patron de la DGR, la première maison du renseignement au Gabon est, elle aussi mise en lumière.
Une publication qui en dit long, d’autant que celle-ci, s’agissant de cette rocambolesque affaire, oriente tous les soupçons sur le colonel Madjoupa, faisant de facto de ce dernier, le principal suspect d’une affaire judiciaire qui ne manquera pas de faire tomber des têtes.
Des perquisitions chez BLA
L’on sait que sitôt la disgrâce de Brice Laccruche Alihanga actée, une perquisition avait permit d’établir une liste comprenant à la fois véhicules, biens mobiliers et immobiliers de l’ancien dircab d’Ali Bongo Ondimba.
Au nombre des biens saisis, un range rover blindé et de nombreux véhicules hauts de gammes, évalués entre 100 et 150 millions chacun.
Un inventaire complet, transmis avec ampliation au procureur de la République, au juge d’instruction, au premier ministre et au ministre de la Défense.
Interrogés sur la question, d’anciens proches de BLA confient, très amusés, que l’ancien directeur de Cabinet ne « roulait pas en Fortuner ou en TX », comme le prétend Africa Intelligence.
Et même que très connu pour être « large », l’ancien collaborateur d’Ali Bongo aurait offert à tous les chefs militaires nommés par ses soins, le général Oligui inclus, des dotations de véhicules d’une valeur d’au moins 80 millions chacun.
Ces bolides n’ont jamais fait l’objet d’une saisine par la justice, contrairement à ceux des civils, lesquels ont été repris de suite.
Selon les mêmes sources, sur la liste des hauts gradés qui doivent tout à l’ancien directeur de Cabinet du chef de l’Etat, ils seraient nombreux à ne pas remplir les critères qui prévalent avant toute nomination.
D’abord en termes de diplômes, puis en termes d’ancienneté.
La tête du colonel Madjoupa mise à prix ?
De sources concordantes, le Colonel Jean Norbert Madjoupa, nommé à la Direction générale de recherche (DGR) par le président de la République lui-même, est arrivé à la tête de cette direction alors que la procédure relative à l’arrestation de BLA avait déjà été bouclée, le tout bien ficelé.
Qui donc, par Africa Intelligence, manœuvrerait dans l’intention de faire porter le chapeau au nouveau patron de la DGR ?
Dans une précédente publication du même tabloïde, il était établi que les perquisitions instruites chez l’ancien directeur de Cabinet du chef de l’Etat avaient été gravement entachées.
La disparition de biens mobiliers et de « sacs d’argent », avec la complicité de nombreux chefs militaires, lesquels avaient été nommés par BLA, est passée sous silence.
C’est précisément par le fait de l’ensemble de ces irrégularités, que le dossier judiciaire de BLA est davantage rendu complexe.
Et si la DGR était auditée ?
Selon une source digne de foi et très proche de l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba, une somme importante aurait été octroyée à la première maison du renseignement au Gabon.
Objectif, embellir le cadre de travail des agents et créer de meilleurs conditions d’interrogatoire.
Des fonds, dont le montant précis, inconnu à ce jour, n’ont visiblement jamais servi l’objectif pour lequel ils avaient été décaissés.
La vétusté des bâtiments de cette direction en est la preuve irréfutable.
De fait, de nombreuses problématiques subsistent.
À quelle fins ont servi les sommes d’argent accordées aux prédécesseurs du colonel Madjoupa ?
Combien BLA y a-t-il investi ? Et si l’on auditait la maison pour y voir plus clair ?
Stive Roméo Makanga