La nouvelle est tombée comme un coup de massue pour le groupe Jeta. La mairie de Libreville vient donc de suspendre de façon unilatérale le contrat qui la liait au groupe Jeta, dans le cadre de l’assainissement des bassins versants et des caniveaux.
Il faut donc relever le malaise que cela occasionne lorsqu’on sait que la suspension de ce contrat entraîne de facto celle des contrats qui liaient l’entreprise à ses employés. Un préjudice dont ces derniers ont du mal à se remettre.
« La mairie nous a envoyé un document pour suspendre les travaux. C’est donc sur la base de celui-ci que nous avons suspendu les contrats de travail des employés », a relaté la directrice générale de Jeta groupe embarrassée.
De plus, ces mêmes employés réclament deux (2) mois de salaires impayés. Malgré moult relances de la directrice administrative et financière à la mairie de Libreville pour le paiement de la prestation, celle-ci est restée muette quant à la détresse de ces pères et mères de famille qui ne demandent qu’à rentrer en possession de leurs dus. « Après plusieurs relances avec la directrice générale ils ne veulent pas nous recevoir concernant ce problème. Les employés se sont même rendus à la mairie à ce sujet, depuis lors, c’est silence radio », a-t-elle déclaré.
C’est donc face à ce mépris que ceux-ci entamèrent alors un mouvement de grève depuis le lundi 26 juillet courant, qui a failli d’ailleurs virer au drame. « Très remontés, les agents nous ont séquestré moi, le directeur des ressources humaines et la directrice administrative et financière jusqu’à 23 heures. N’eut été l’intervention des agents de la police judiciaire, l’irréparable aurait pu être commis », relate-t-elle, inquiète de la tournure des évènements.
Et d’ajouter pour conclure : « La situation devient intenable avec les employés. Après toutes les explications qu’on a pu leur donner ils ne sont pas du tout satisfait. Cette situation explosive nous empêche réellement à ce jour de reprendre le travail au niveau de la direction générale. Nous souhaitons vraiment que le problème soit réglé avec la mairie afin que nous procédions au paiement des employés ».
De l’autre côté, il y a lieu de noter que la même suspension de contrat apportera un malaise chez les populations qui étaient déjà soulagées par ses travaux de curage. C’est chacun aujourd’hui qui y va de son indignation, comme quoi « au Gabon, les bonnes choses ne vont jamais à terme », s’indignent-ils ouvertement.
Plusieurs interrogations font l’objet des conversations : la mairie a-t-elle prévu une solution à la question d’assainissement des bassins versants et des caniveaux ou encore faudra-t-il attendre que les populations subissent des aléas pour sérieusement prendre ce problème à bras-le-corps ?
De plus, l’on se souvient de la fakenews distillée sur les réseaux sociaux relative aux 338 millions de francs qui impliqueraient l’ancien édile de Libreville Eugène Mba et Jeta groupe. Malgré le démenti de l’hôtel de ville, sa condamnation était apparemment déjà actée. Serait-ce une sorte de règlement de comptes à l’endroit de Jeta groupe ? A contrario, pourquoi donc refuser de procéder au paiement d’un travail déjà exécuté ? L’on se demande.
Pour mémoire, depuis quelques semaines, des équipes de Jeta groupe, une PME gabonaise se sont déployées à travers la capitale pour une opération de curage. Au programme 134 quartiers des 6 arrondissements qui ont été visités. Pour la réussite de l’opération, la directrice générale avait mobilisé 30 camions et autres engins pour assurer le ramassage journalier des détritus.
Aussi, plus de 100 compatriotes avaient été recrutés sur la base d’un contrat de 6 mois. Dans sa vision de création d’emplois, l’entreprise s’était fixée comme objectif de recruter au maximum 300 jeunes. Une démarche qui cadre parfaitement avec la volonté politique du chef de l’État, son Excellence Ali Bongo Ondimba qui prône le plein emploi et l’entrepreneuriat par des jeunes.
L’on se demande donc si l’assassinat de cette entreprise gabonaise, qui emploie de jeunes compatriotes, est définitivement acté.
Agnès Limori