Par Stive Roméo Makanga
À mesure que s’égrènent les mois et que se rapproche inexorablement le scrutin décisif de 2023, toutes les projections “occultes” de Jessye Ella Ekogha apparaissent (enfin) au grand jour.
Depuis des mois, la perspective du jeune prétentiard, qui a fini de mettre à sac la Communication présidentielle, se révélait déjà par de perceptibles signaux.
D’abord, il y a eu l’épisode relatif à la création d’une galaxie de sites internet dits pompeusement de presse, lesquels ont reçu instruction de mettre des coups de projecteurs sur Jessye Ella Ekogha, puis sur l’actualité présidentielle, dans une moindre mesure.
Ensuite, il y a eu un autre épisode : l’instrumentalisation permanente de deux tabloïds (le Douk-Douk et La Calotte), avec pour principal objectif diffamer les leaders de l’opposition et salir quelques directeurs de publication jugés non coopératifs.
Enfin, il y a cette hyperactivité inopportune. Ce besoin, devenu litteralement compulsif, d’être et d’apparaître partout sur tous les clichés officiels.
Si d’aucuns s’interrogeaient encore, force est de reconnaître que tout est aujourd’hui plausible : Jessye Ella Ekogha, le chefaillon de la Communication présidentielle, éprouve ce besoin d’exister par tous les moyens.
Mais c’est sans compter sur son absence de maturité, de consistance et de hauteur.
Ces désignations ne sont, en réalité, qu’un euphémisme de tout ce qu’on pourrait dire sur la personnalité du Conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba.
Preuve en est encore de sa récente villégiature à Bitam, dans le septentrion du Gabon : “C’est ici et maintenant que mon engagement politique prend tout son sens”, a-t-il déclaré, portant sur les fonts baptismaux sa pharmacie.
Les contorsions de Jessye Ella Ekogha, qui duraient déjà plusieurs mois, prennent enfin “tout leur sens”, dirait-on pour le pasticher.
La veste de la Communication présidentielle est trop large pour ses épaules, c’est aujourd’hui une affaire corroborée de tous. Ce qui est surprenant, en revanche, c’est que le jeune collaborateur d’Ali Bongo Ondimba croit avoir la carrure d’un homme politique. C’est à mourir de rire.
Plus drôle encore, Jessye Ella Ekogha rêve en se rasant, de devenir le “nouveau maître” de Bitam. Il faut avoir été victime d’un court-circuit du cerveau pour songer une chose aussi absurde.
Les populations de Bitam sont loin d’être naïves, contrairement à ce que croit le conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba. Et, dans sa globalité, l’homme fang n’est pas hypocrite. Il a toujours su faire, à travers l’histoire, les choix qui se sont imposés à lui, avec la plus ferme des lucidité.
Il faudrait peut-être songer à mettre au courant Jessye Ella Ekogha. À ce jour, Bitam compte incontestablement deux sourdoués de la politique: Emmanuel Ondo Metogo et René Ndemezo’ OBiang, tous du Parti démocratique gabonais (PDG), et donc meilleurs représentants du chef de l’État dans cette partie du pays.
Plus intéressant encore, des deux, René Ndemezo’OBiang est sans conteste, celui qui fait l’unanimité. Cette position, il l’a acquise à l’épreuve du temps. Son expérience, il l’a forgé dans le dur et aujourd’hui, les populations de Bitam lui rendent bien son humanisme.
Ses campagnes et prises de parole publique, René les faits en fang, auprès des hommes et des femmes qu’il connait bien, parceque à leur chevet et ce… continuellement.
Jessye Ella Ekogha croit-il pouvoir jouer un rôle politique à Bitam? Quel culot!
Et, en déclarant : “Jusqu’à présent, Bitam ne disposait pas de pharmacie”, le rejeton de feu Ella Ekogha confirme au plus haut point sa méconnaissance de la ville, tout comme il a démontré son pas tordu en essayant de danser l’Élone.
Connaît-il seulement la pharmacie de feu Hernest Tomo, le leader disparu du “Temple de Jérusalem”? Elle est en plein coeur du marché principal de la ville.
Outre cette unité pharmaceutique, existe aussi celle de la défunte Claire, demie soeur d’un oncle maternel du même Jessye Ella Ekogha.
Mauvaise foi, méconnaissance du terrain ou mensonge?
Dans tous les cas, chacun a saisi l’ambition démesurée du chefaillon de la Communication présidentielle. 2023 arrive et avec lui le fond électoral. Jessye Ella Ekogha manœuvre déjà pour obtenir son enveloppe.