Par Joseph Mundruma de Bingonga
Véritable scandale, les patrons des médias privés ramassés à la pelle par la Communication du COPIL, boudent les 20.000 FCFA mensuels pour diffuser sottement les « situations épidémiologiques » fabriquées par le ministre de la Santé et ses équipes. Une situation devenue invivable pour ces communicateurs, qui disent avoir été dupés depuis le début.
La presse indépendante Gabonaise souffre-t-elle vraiment à ce point ? C’est à l’évidence ce qu’il convient de déduire. Alors que le gouvernement recevait du Fonds monétaire internationale (FMI) la gracieuse somme de 200 milliards de francs CFA, sans contrainte aucune, dans l’idée de lutter contre la pandémie à Coronavirus, il faut croire que de cette enveloppe, le budget alloué à la communication aux fins d’informer les populations a été bien maigre.
Selon un choix interne (et c’est tout à fait légitime), piloté par la présidence de la République, la Communication du COPIL avaient sollicité les services d’une trentaine de médias privés, assure notre source bien au fait du dossier.
« Ils nous paient 120.000 francs CFA pour 6 mois. Donc lorsque tu éclates cette maigre cagnotte, ça te fais 20.000 francs par mois. C’est vraiment honteux », confie notre informateur.
Poursuivant : « Et là encore, nous devons faire le relais des activités de Guy Patrick Obiang, y compris lorsqu’il va pour ses initiatives personnelles, dans son Oyem là-bas ».
Plus scandaleux encore, le service de communication du COPIL ne délivre aucuns documents aux bénéficiaires, aucuns contrats.
Les chèques ne sont pas libellés au nom des entreprises de presse partenaires, mais plutôt aux noms de leurs responsables. Et lorsqu’il leur arrive de signer sur quelques documents, aucune copie ne leur ai remise.
« Ils ne nous donnent aucun document. C’est justement à cause de tout ce flou que beaucoup ont quitté le navire », fait observer notre source, avant de regretter : « Personnellement, j’ai même honte lorsque j’y pense. Tout ça ne nous honore pas. Même la galère ne devrait pas faire tomber aussi bas ».
Alors que le dernier paiement tarde toujours à venir, certains confrères pensent déjà, comme les précédents, à rompre tout engagement de collaboration avec le COPIL, parce que jugé malhonnête.
L’opacité relative à la gestion des enveloppes reçues par le Gabon de ses partenaires aux fins de lutter contre la pandémie se précise de plus en plus.
Avec le refus de l’Assemblée nationale de rendre public le rapport d’enquête de la gestion des fonds Covid, l’on avait bien compris la situation.
La grogne des médias publics embringués dans les opérations de communication pour le moins orientées, vient conforter plus d’uns dans cette pensée qu’il y a en effet eu, des détournements significatifs. Quel pays !