Par Stive Roméo Makanga
Après la disparition de Guy Christian Mavioga en septembre 2021 dernier, c’est probablement un nouveau chapitre qui s’ouvre au Bloc démocratique chrétien (BDC), sa création politique. Le mardi 15 février 2022 finissant, Dieudonné Lebongo, Fortuné Mfoubou Mbaki et Biyambi Pendy, à l’issue d’une tournante de mise au point, ont sèchement asséné devant l’opinion publique que Claudine Mavioga, la veuve de Guy Christian Mavioga, est désormais interdite d’expression au nom du parti, et de toute représentation quelconque lors d’éventuelles rencontres politiques qui pourraient survenir.
Une injonction consécutive à l’audience accordée à la veuve Mavioga par Eric Dodo Bounguendza, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) et au cours de laquelle l’avenir du BDC au sein de la majorité avait été longuement évoquée.
Noire de colère, rouspetant toute leur désapprobation, la réaction du trio a donc été systématique.
Autant dire qu’il ne s’agissait ni plus, ni moins que d’une déclaration de guerre.
Et comme l’on pouvait s’y attendre, Claudine Mavioga, sourire aux lèvres, presque amusée par cette sortie qu’elle considère comme un pétard mouillé. Pour elle, les trois protagonistes précités ne sont rien de plus que des “clochards” et “vagabonds” politique, sinon …rien de plus.
“J’ai le récépissé du ministère de l’intérieur. Guy Christian Mavioga est seul fondateur du Bloc démocratique chrétien (BDC)”, a-t-elle déclaré, exhibant la preuve de son assertion. Et de préciser : “il n’y a pas deux fondateurs, mais un seul fondateur et il s’appelle Guy Christian Mavioga”.
Sur ses contempteurs, Claudine Mavioga s’est voulue incisive: “Monsieur Lebongo est un vagabond, un chômeur qui a tenté d’aller ouvrir le bureau de mon mari défunt, dans l’intention de récupérer les documents du parti, alors qu’ils ne se parlaient même plus. D’ailleurs, à son décès, il n’a même pas mit les pieds. Dieudonné Lebongo a été avec Monsieur Mousotsi, membres de la 3e voix de Gérard Ella Nguema. Ils l’ont quitté pour fonder leur parti politique. C’est comme ça qu’ils sont devenus membres du Forum du Centre, dont le siège est à Arambo”.
Poursuivant son exposé dans un calme des plus absolu, Claudine Mavioga a situé sur la personne de Biyambou Pendy: “Il n’a jamais eu cette fonction. C’était plutôt le porte-valise de mon mari. C’est aussi un vagabond, un fonctionnaire endetté jusqu’au cou, qui bat sa femme de manière sauvage. Un professeur de philosophie qui passe son temps à coucher les petites filles. Ce sont des méchants. Quand je pense que Guy Christian a même donné du travail à sa femme lorsqu’il était à Pizolub, et que leur dernière fille porte mon nom. Mais aujourd’hui ce sont eux qui veulent détruire le parti de mon mari. C’est écoeurant”.
Et de poursuivre: “Fortuné Mfoubou Mbaki est aussi comme ses compères. Ce dernier a intégré le parti en 2013. En 2018 il n’avait pas été élu. Il avait même été mis à l’écart du parti à cause de son mauvais comportement, avant d’être plutard racheté, après l’exclusion d’un autre membre, Jean Baptiste Nang Ateme. C’est à ce moment qu’après une décision de la Cour constitutionnelle, il est devenu élu du parti, dans la liste de la Commune de Nzomoe”.
Explicitant son propos sur les supposés textes évoqués par le dernier cité lors de leur communication, Claudine Mavioga a avancé que ces derniers étaient loin de correspondre à ceux figurant dans les statuts du parti, revisités les 16 et 17 juin 2012 à la Chambre de commerce de Libreville.
“D’où sortent-ils les textes qu’ils ont lu?”, s’est interrogée Claudine Mavioga.
“Lors du congrès de 2012, il avait été adopté qu’en cas de vacance du secrétariat général exécutif, j’assurerai statutairement la direction du parti. Les textes sont clairs à ce sujet”, a-t-elle asséné, rappelant que les trois protagonistes n’ont jamais rien reversé au parti, et que s’il se réclame co-fondateur du BDC, Dieudonné Lebongo n’en avait pas la qualité, le récépissé du ministère de l’intérieur faisant foi. De plus, ce dernier assume paradoxalement un poste chez Les Démocrates (LD), pour le compte de La Louetsi Wano, une publication de L’Union en septembre 2018 faisant foi.
“Je vois leur jeu. Leur objectif est de revendre le parti au plus offrant. Ce sont des profitosituationistes”, conclu Claudine Mavioga.
La veuve de Guy Christian Mavioga, qui entend remettre les pendules à l’heure, annonce déjà des poursuites judiciaires à l’encontre de ses contradicteurs, qu’elle considère comme de simples opportunistes, animés par le goût de l’argent facile.
Un bras de fer qui pourrait aussi, si l’on considère les expériences antérieures d’autres formations politiques, déboucher sur un bicéphalisme… pourquoi pas.