Par Stive Roméo Makanga
L’ingérence du gouvernement à l’élection de la FEGAFOOT tenue samedi 16 avril courant à Lambaréné n’était plus à démontrer, et nous argumentions déjà à ce sujet dans nos précédentes analyses.
Le candidat du Pouvoir, ou plutôt de Franck Nguema était bien le tonitruant Jérôme Efong Nzolo, nonobstant toutes les dénégations faites par l’actuel ministre des Sports, dont on a finalement saisi la substance des manœuvres occultes.
Mais c’était peu connaître la ténacité de Pierre Alain Mounguengui (PAM), dont on dit être cohérent dans sa perspective, en quelques fois que l’occasion s’y est toujours prêtée.
Les soutiens politiques d’Efong Nzolo auraient gagné à se rassurer un minimum. Que nenni, tellement persuadés de la solidité de leur démarche.
Par un conseil des ministres qui nomme PAM, retraité depuis 2017, à un poste d’inspecteur au ministère des Sports aux fins d’engendrer une incompatibilité suivant l’article 159 de la nouvelle loi, d’une part et en déchargeant Jérôme Efong Nzolo de son poste de DGA, d’autre part, il faut avouer que la manœuvre a été belle mais, tout de même, insuffisante. Même la tricherie requiert un minimum d’intelligence, de lucidité et de sagacité. Mais les nombreux détracteurs de PAM, dont on sait désormais être établis au Palais Rénovation, en ont été dépourvus à ce moment-là et le verdict des urnes intervenu la veille les a confondu.
Plus visible encore, en se fondant sur l’argument d’ingérence du politique, ce qui est loin de constituer une hypothèse aujourd’hui au vue des faits, lorsque PAM décline tout poliment sa nomination au poste d’inspecteur, Jérôme Efong Nzolo lui, est bien le seul parmi tous les candidats, à faire appel de cette décision par une correspondance manuscrite (dont notre Rédaction a obtenu copie), dans l’intention d’exiger une disqualification immédiate de son principal challenger qu’il sait ne pas être en mesure de battre à la régulière.
Mais la commission est avisée, elle ne lésine pas sur les acrobaties de Jérôme Efong Nzolo. C’est donc en toute logique qu’elle n’accède pas à sa demande. Elle considère que non seulement PAM est depuis un agent public retraité et Franck Nguema aurait dû s’en rendre compte, mais que le promu n’a pas encore occupé la fonction. Toute réflexion cohérente.
De sources concordantes, Pierre Alain MOUNGUENGUI aurait même trouvé ces contorsions occultes si moribondes et si mesquines que l’envie d’en informer Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, lui a paru inutile, lui qui avait déjà été écarté des sénatoriales, avant de battre campagne pour le compte de son adversaire.
De l’avis de nombreux observateurs avisés, ce serait lors du match de missile, rencontre à laquelle prenait part Ali Bongo Ondimba, que les soutiens proches du palais auraient orchestré toutes ces manigances, cela en persuadant le chef de l’État que l’on imposât Jérôme Efong Nzolo, le candidat malheureux.
Mais le groupuscule dont fait partie Yann et l’actuel commandant en chef de la Garde Républicaine (GR) étaient loin de savoir que par d’autres canaux politiques, Ali Bongo Ondimba avait demandé de laisser PAM en compétition. D’où la victoire de ce dernier, expressément dédiée à Ali Bongo Ondimba, qui a voulu d’une élection sans entraves sorcellaires.
Et même qu’au cours de cet échange, selon nos sources, le chef de l’État aurait relevé tous les services rendus à la nation par Pierre Alain Mounguengui.
Allusions faites, sans aucun doute, à la double obtention par le Gabon de l’organisation des deux Coupes d’Afrique des nations (CAN), rendues possibles, justement, du fait de l’important lobbying, on s’en doute bien, de PAM.
Ali Bongo Ondimba n’ignore pas la proximité de PAM et d’Issa HAYATOU. Le chef de l’État est juste.
Les manoeuvres des collégiens sans tenues réglementaires du Palais du Bord de mer, fervents défenseurs de Jérôme Efong Nzolo ont été tous azimuts pour une disqualification intelligente de PAM. En vain.
Dans les salons cossus de Libreville et d’Akanda, tout le monde en parle. PAM aurait précédemment dû être proposé au poste de Commissaire. Cela aurait garanti, avec le temps, sa disqualification. Mais ces collégiens sont beaucoup trop (vous pardonnerez la redondance) bavards. L’information s’est donc retrouvée sur les réseaux sociaux, démultipliée comme on peut l’imaginer, rendant impossible, de fait, l’exécution de la sombre mesquinerie.
Si cette nomination était passée, chacun aurait compris, en visionnant la prestation de serment de PAM, que le chef de l’État avait fait passer un message au président de la FEGAFOOT, reconduit samedi 16 avril dernier.
Mais le plus immonde dans tout ceci, c’est bien l’activisme de Franck NGUEMA, qui ne démordra pas de l’absolue nécessité qui était la leur (vous permettrez l’usage du “leur” puisqu’en l’espèce il s’agit bien d’une bande organisée), de trouver un poste susceptible de mettre PAM en situation d’incompatibilité.
Si certains observateurs portent une analyse plutôt simpliste de ce qui s’est joué ante élection, il faudrait définitivement situer que PAM est un PDGiste d’une impeccable discipline et que, son refus est loin de constituer une défiance au chef de l’État, mais bien plutôt celui de valider un diktat, une succession de coups bas, une sorcellerie, une ingérence de ses détracteurs.