Par Stive Roméo Makanga
La toute récente conférence de presse d’Alain Claude Billie By Nze à la “maison Georges Rawiri” a le mérite d’avoir situé l’opinion sur l’usage des fonds reçus par le Gabon, de plusieurs organismes internationaux et d’opérateurs économiques locaux. Sur cette question, la position de la société civile corrobore au millimètre près celle de l’opposition, et du gabonais lambda.
La gestion de la crise sanitaire, dont les mesures restrictives de libertés ont été levées par Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, est un fiasco total.
Les mesures d’accompagnement annoncées par le président de la République lui-même et son gouvernement n’ont constitué, en fin de compte, que des promesses creuses avec un bel effet médiatique.
Dans les faits, rien n’a été concret. Qu’il s’agisse du règlement des loyers de certains, du paiement par l’État des factures d’électricité des compatriotes démunis, ou de la distribution de denrées alimentaires pour tenir le temps de la crise, tout n’a été, dans l’absolu, que des promesses inconsistantes.
Deux années durant, le gouvernement a échoué à offrir le minimum, ce nonobstant les accompagnements financiers reçus au niveau local et international.
Et lorsqu’on lui pose la question de savoir ce qu’il résulte de la publication du rapport des dépenses, qui peine toujours à arriver, Alain Claude Billie By Nze ne manque pas de lâcher que le Gabon n’a pas d’injonctions à recevoir du Fonds monétaire international (FMI), auprès duquel le gouvernement n’a pourtant de cesse de faire la manche.
Qu’arrive-t-il donc au porte-parole du gouvernement ? Cette arrogance au voisinage de zéro illustre bien l’incapacité du Gabon à rendre clair les dépenses engagées au motif de la Covid-19.
On a juste envie de répondre un peu trivialement à l’ancien ministre de la communication : ” Vous êtes seulement forts pour demander l’argent d’autrui, mais lorsqu’on vous demande de justifier vos dépenses sur l’argent emprunté vous jouez les durs?”.
Alain Claude Billie By Nze aurait pu donner une réponse plus intelligente et respectueuse de la position du Gabon, désormais réduite à la mendicité financière à l’international.
Par cette seule réponse, le porte-parole du gouvernement a apporté la preuve de la confiscation du rapport de la crise covidienne.
Toutes les thèses, y compris les plus saugrenues, sont désormais permises.