Par Stive Roméo Makanga
Ces gabonais ont cru vivre le cauchemar lorsqu’il y a seulement quelques jours, un huissier de justice exhibant une décision du tribunal de Libreville et quelques agents des forces de l’ordre leur ont demandé de vider les lieux, leur village, qu’ils occupent pourtant depuis 1923.
Face à sieurs Imad Rachid Jaber et Abdul Jaber, deux sujets libanais, ces compatriotes ont eu beau crier, sans succès. “Nous sommes en procédure à la cour de cassation contre un libanais qui dit que c’est son terrain”, a déclaré un membre de la famille.
“Ça fait 45 ans maintenant que nous sommes en procès. (…) Le libanais dit qu’on lui a vendu le terrain. Il a présenté un acte de vente qui n’est pas signé. Je rappelle que nous sommes sur cette parcelle de terre depuis 1923. Notre terre partait de la DGE aux feux rouge London. Nous avons le permis d’occuper 5 hectares de terre. Mon aïeul a cédé au fur et à mesure et est resté avec 1275 mètres carrés. En 1974, mon grand-père a fait un titre foncier”, a-t-elle explicité.
Pour Gervais Fylla, le chef de famille, tout ceci correspond au Gabon d’aujourd’hui. “Voici à quoi ressemble désormais mon village”, s’est-il exprimé.
“En 2008, le président de la République Omar Bongo Ondimba avait pris position par rapport à cette affaire. Nous avons été réinstallés. Aujourd’hui on foule au pied tout ça”, a-t-il allégué.
Sur la toile, l’indignation est à son paroxysme. Ils sont désormais nombreux à s’interroger sur le sort réservé aux nationaux, lorsque chaque jour un peu plus, les expatriés prennent du terrain.
Comment le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba résoudra-t-il cette équation, lui dont l’intervention a été expressément formulée par la famille déguerpie?