Par Stive Roméo Makanga
Les conclusions de l’audit du cabinet Deloitte en rapport avec la gestion des 500 milliards de francs CFA alloués au Gabon pendant la crise covidienne sont sans appel.
Plus de 425 milliards se sont volatilisés et n’ont donc pu être audités par le très prestigieux cabinet.
Outre Deloitte, le Copil citoyen, très investi sur l’utilisation de cette manne financière accordée au Gabon, en pleine crise sanitaire, avait lui aussi dans un premier rapport relevé d’innombrables incongruités, le tout confortées par la publication d’un deuxième rapport vendredi 24 juin dernier.
Depuis, le chef de l’État est resté étonnamment silencieux face à ce qui apparaît désormais comme le véritable casse du siècle que le Gabon n’aura jamais connu.
De même, le gouvernement Ossouka Raponda, le procureur de la République et l’ensemble des institutions dont les réactions, très attendues sur cette question, sont elles aussi restées muettes.
Que se passe-t-il donc au sommet de l’État ? C’est la question qui taraude désormais plusieurs observateurs.
Pourquoi le chef de l’État ne prend-il pas la parole face à des accusations aussi fortes jetées contre son gouvernement ?
Pour l’opinion, des poursuites sont attendues à l’endroit de toute la chaîne impliquée dans la gestion des fonds Covid.
Du premier ministre à l’ordonnateur de crédits, chacun doit pouvoir répondre.
Pour quelles raisons explicites le gouvernement n’a autorisé au Cabinet Deloitte que le droit d’auditer moins de 10% des 500 milliards reçus du FMI?
Qu’a-t-on fait des 425 autres? Et, pourquoi les structures sanitaires n’ont jamais reçues les respirateurs commandés ?
Par le moyen de quels appels d’offres la structure d’un des fils du chef de l’État a-t-elle reçue le droit de livrer les sandwichs aux testés positifs Covid, reclus au méridien Ré-Ndama?
Des questions et des questions.
À la faveur d’une de ses allocutions, le chef de l’État avait martelé sur l’impunité “zéro”, comme pour préciser que la justice serait intraitable envers tous ceux qui seront soupçonnés d’avoir grillé l’argent public.
Sa réaction est donc très attendues.