Par Wilfried Allogo
Prohiber la subvention de certains produits importés. Cette décision prise par les pouvoirs publics n’est pas sans conséquences pour l’économie de notre pays, qui est d’ores et déjà en chute libre.
En effet, depuis la mise en application de cette décision, les dirigeants semblent métaphoriquement véhiculer des messages implicites notamment l’incapacité de la classe dirigeante à mettre en œuvre une réelle politique industrielle dont les produits made in Gabon auraient la priorité.
De plus, cette action menée par le gouvernement pourrait également traduire la volonté des décideurs de notre pays à tuer littéralement les produits estampillés du label Gabon, pour donner une prédominance à ceux de l’étranger.
Ce choix axé sur les produits en provenance de l’extérieur expliquerait sans nul doute la dépendance de notre nation à ces importations parfois de mauvaise qualité.
Enfin, ce manque de subvention sur bon nombre de produits étrangers entraîne, par la même occasion, une perte économique lourde qui se chiffre à plusieurs milliards, soit 100 milliards de FCFA de manque à gagner pour le pays, comme l’explique Agou Gomez, représentant résident du FMI.
<<Ces impôts que l’État perd, c’est environ 100 milliards de FCFA… Et quand l’État abandonne les taxes sur un produit, il y a possibilité de tricher. Par exemple, un opérateur peut faire venir un produit non subventionné et déclarer que c’est un produit subventionné>> Affirme le représentant de l’institution de Bretton Woods.
Dans un pays déjà paralysé par la récession et ligoté par la conjoncture, comment peut-on encore se permettre de telles pertes d’argent? Quid du ministère de l’industrie?