Par Stive Roméo Makanga
Après de longues et pénibles années de disette, les partis politiques reconnus par le ministère de l’Intérieur sont passés à la caisse depuis la mi-janvier dernier.
Depuis, d’importants soupçons de magouilles planent sur la répartition de l’enveloppe consacrée aux acteurs de la vie publique gabonaise.
Les bruits s’enchaînent et la tension est lisible à fleur de peau. Qui a reçu quoi et à hauteur de combien? C’est la question de transparence que posent certains, convaincus que tout a été fait dans la “magouille habituelle”.
Pourtant, deux méthodes avaient été recommandées à l’issue du “Dialogue politique d’Angondje”. Il s’agissait de la répartition selon le module fixe, et la répartition variable. Visiblement, le ministère de l’intérieur n’en a pas tenu compte. Ce qui a été à l’origine de la dégringolade, tout comme des sorties médiatiques tumultueuses de quelques écuries politiques, parmi lesquelles l’Union du Peuple Gabonais (UPG).
Désormais, le point d’achoppement n’est plus que supposé, certains partis politiques, soupçonnant le gouvernement d’avoir favorisé tous les agrégats d’un clair-obscur manifeste, donnent de la voix.
D’abord, il y a la question des rassemblements politiques. La liste arrêtée par le ministère de l’intérieur dénombrait très exactement 74 entités au mois de décembre 2022.
Or, bien étrangement, en janvier 2023, ce nombre est allé crescendo. 27 partis politiques ont été légalisés, à la stupéfaction générale, portant le nombre total de partis politiques à 101, qui ont du reste bénéficiés des mandats du Trésor public Gabonais.
Quels sont les partis politiques ayant bénéficié de l’argent public, et quelle en a été la répartition ? Motus et boule de gomme.
Nonobstant les suggestions faites au ministère de l’intérieur, entre autres celle de la publication de la liste des bénéficiaires et des montants affectés, Lambert Noël Matha semble accuser une fin de non-recevoir. Quid de la transparence dans la distribution de l’argent public ?
De plus, pour ce qui est des partis politiques légalisés, récépissés définitifs à l’appui, le dissident Paul Marie Gondjout ne semble pas avoir bavé pour en avoir. Sur ce point, les autres formations concurrentes ne peuvent pas en dire autant.
Mais déjà, les tensions sont incandescentes. Les responsables de partis politiques exigent de Lambert Noël Matha un exercice de transparence.
Un appel qui, on l’imagine bien, devrait tomber en désuétude.