Par Agnès Limori
Voulant à tout prix par la puissance du Saint-Esprit guérir Claudine Foundji, atteinte du VIH/SIDA, Alban Romaric Moussendjou, le pasteur de l’église Alliance Tabernacle de Libongui, a creusé la tombe de sa fidèle et l’y a jetée.
En effet, après que ce dernier ait convaincu la disparue de mettre de côté les antirétroviraux et préférer la puissance du Saint-Esprit, qui devait la guérir de sa maladie, Claudine Foundji a passé trois mois sans prendre ses médicaments, comme le lui recommandait pourtant le Centre de traitement ambulatoire (CTA) de la région.
Pis, le pasteur aurait aussi, de sources concordantes, convaincu sa fidèle de couper les ponts avec sa famille. Une orientation incompréhensible, qui a précipité la disparition de la malheureuse.
Face aux pressions de la famille de Claudine Foundji, au vu de la dégradation de son état de santé, l’homme de Dieu laissera enfin cette dernière être acheminée sur Koulamoutou, à l’hôpital Paul Moukambi.
Une décision tardive, le pronostic vital de la jeune dame ayant été engagé. Face à quoi, le pasteur a été mis aux arrêts, avant d’être placé en détention préventive à la prison de Koulamoutou.
Un drame de plus, qui remet au goût du jour la problématique relative à la qualité de pasteur dont quelques tartempions se prévalent malheureusement dans les lieux de cultes, faisant des compatriotes leurs otages.
Si le Rwanda et comme d’autres pays ont réussi à tordre le cou aux dérives du genre, le Gabon, par le ministère de l’intérieur, devrait aussi y arriver.