Par Agnès Limori
Estimant la majorité républicaine et sociale pour l’émergence (à laquelle il a d’ailleurs appartenu 30 ans durant) moribonde, Jean Boniface Assélé, le très actif octogénaire leader du Cercle des Libéraux Réformateurs (CLR) a claqué samedi 24 juin dernier à la faveur d’une conférence de presse, la porte du regroupement politique suscité, devenue si lourde pour lui et les siens.
« S’il m’était donné l’occasion de dire un mot sur la majorité républicaine… elle s’appellerait alors et cela n’engage que moi seul : les partisans du pouvoir », a-t-il déclaré, à la surprise générale.
S’il accuse aujourd’hui les partis membres de la MRSE de « partisans du pouvoir », Jean Boniface Assélé espère pouvoir berner les gabonais par des entourloupes atones.
En effet, il y a longtemps que le CLR a cessé d’être considéré comme cet important pilier que le Parti Démocratique Gabonais (PDG) pourrait bien utiliser en circonstances électorales.
Preuve en est de la concertation politique initiée en février 2023 dernier. Jean Boniface Assélé, par ailleurs oncle maternel d’Ali Bongo Ondimba, a lui-même reconnu l’indifférence qui en a découlée. Sur les 32 partis politiques qui constituent la majorité, seuls 9 y ont pris part. Et sur les 40 places qui devaient échoir à la MRSE, 30 ont été attribuées au parti au pouvoir et seulement 2 pour le CLR. Une maigre moisson, qui a manifestement dévasté « le général ».
Outré, Jean Boniface Assélé a ainsi évoqué l’absence d’un « véritable accord opérationnel, un partenariat gagnant-gagnant » que son neveu (Ali Bongo Ondimba Ndlr) pourrait lui garantir.
Désormais hors de ce qu’il considère comme une « coquille vide », le patron du CLR espère pouvoir traiter directement avec son neveu de président, histoire de lui garantir quelques privilèges.
De la brimade, « Tonton associé » n’en veut plus. Du statut de « Faire-valoir », il en a toujours exprimé son plus profond mépris.
Une situation qui témoigne tout de même de l’absence de sérénité au sein de la MRSE, et ce à quelques mois seulement de la présidentielle, suivie des législatives et des locales.