Par la Rédaction
Peu après l’accident survenu sur la plateforme Becuna du site offshore Tchatamba de la société pérenco, le 20 mars dernier, lors d’une opération Workover sur le puits Simba 3, l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP) a fait une déclaration dont nous avons obtenu copie. Pour elle, cette opération qui a endeuillé des familles, consistait à remonter les tubings (tuyaux) pour le remplacement de la pompe.
Cet accident, qui a causé la mort de six personnes (Cinq sur le coup et 1 décédé en clinique après évacuation et un blessé actuellement interné dans un centre médical à Port-Gentil, demeure un événement tragique.
Parmi les personnes décédées, un superviseur workover (company man), il s’agit d’un expatrié français de la société Perenco. Un driller, de nationalité camerounaise, employé par SPIE OGS avec un agrément et mis à disposition chez Perenco par SPIE OGS. Un assistant driller en contrat à durée déterminé à Terme Incertain (CDDT) avec SPIE OGS et mis à disposition chez Perenco par SPIE OGS, trois sondeurs en contrat 1 mois 1 mois, mis à disposition par les prestations CII et SNPS auprès de la société SPIE OGS puis mis à nouveau à disposition par SPIE OGS chez Perenco.
Selon la déclaration de l’ONEP, les causes probables de cet accident sont la perte de contrôle sur un puits éruptif avec défaillance des barrières principales. La mauvaise gestion de l’équilibre hydrostatique, avec injection d’eau de mer + additifs ; l’utilisation questionnable des blocs d’obturation (BOP-Blow Out Preventer) ; la lenteur de sécurisation du puits car l’unité P115 tournait avec un seul treuil au moment de l’accident. « Or de telles unités doivent fonctionner avec deux treuils pour installer la Kelly valve (vanne) en situation d’urgence.
En sus de ces causes probables énumérées par l’ONEP, il y a aussi la mauvaise maîtrise de la procédure d’urgence : décision de fermeture des blocs d’obturation non-prise car attente de l’autorisation du management basé à Port-Gentil notamment le Superintendant Workover. La présence à proximité de la tête du puits d’équipements thermiques (Power pack) ayant servi de source d’ignition et créer une explosion au contact du nuage de gaz.
Et aussi, « l’hésitation des travailleurs en emplois précaires (contrats d’un mois renouvelable au gré du Superviseur workover Perenco) d’exercer leur droit de retrait face à l’imminence du danger mortel par crainte de ne pas voir leur contrat être renouvelé le mois d’après ».
Ces éléments énoncés, l’ONEP a, en hommage aux disparus, appelé à un arrêt de travail de deux heures le vendredi 29 mars 2024 de 7h30 à 9h30 sur toutes les installations pétrolières du Gabon : sites, Rigs, Barges, Ateliers, Dépôts d’hydrocarbures et bureaux hors de Port-Gentil. Mais aussi une grande marche le vendredi 29 mars 2024 à partir de 7h30 de l’ensemble des travailleurs des sociétés du secteur pétrolier et activités connexes en poste à Port-Gentil.