Par Stive Roméo Makanga
L’affaire Webcor, qui secoue le Gabon depuis plusieurs mois, a pris une nouvelle tournure avec la conférence de presse tenue par les avocats d’Hervé Patrick Opiangah (HPO) le mercredi 31 juillet dernier. Ancien ministre et homme d’affaires, HPO avait déposé une plainte contre X pour haute trahison, suite à un protocole transactionnel controversé qui oblige l’État gabonais à verser 66 milliards FCFA à la société maltaise Webcor ITP, malgré une décision de la Cour d’appel de Paris en faveur du Gabon.
Rappel du contexte de l’affaire
En effet, l’affaire Webcor débute avec la construction du Grand marché de Libreville, un projet qui a été entaché par des allégations de corruption et de mauvaise gestion. Le protocole d’accord signé entre l’Agence Judiciaire de l’État (AJE) et Webcor ITP avait alors engendré de vives critiques, car celui-ci impose à l’État gabonais le versement d’une somme colossale alors que la justice française avait déjà tranché en faveur du Gabon en mai 2021.
Hervé Patrick Opiangah, outré par cette situation, avait alors décidé d’agir. Accompagné de son huissier de justice, il avait déposé une plainte pour concussion, fraude fiscale et infractions diverses à la gouvernance économique. Lors de la conférence de presse du mercredi 31 juillet, ses avocats, Me Jean-Paul Moubembe, Gisèle Eyue Bekale et Célestin Mba Ondo, ont exprimé leur détermination à poursuivre cette affaire jusqu’à ce que justice soit rendue.
Que disent les avocats?
Au cours de cet entretien avec la presse nationale et internationale, les avocats ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une trahison envers le peuple gabonais. Me Moubembe a déclaré : « Monsieur Hervé Patrick Opiangha s’est interrogé sur ce protocole qui lèse les intérêts des gabonais dès lors que l’État a accepté de payer la somme de 65 milliards de francs CFA alors même qu’il avait gagné le procès devant la Cours d’appel de Paris».
Il a également souligné l’absurdité de la situation : « (…) avec la somme de 65 milliards de francs CFA, plusieurs projets peuvent être réalisés dans l’intérêt des gabonais».
“Un tel comportement s’apparente à de la concussion, c’est à dire la perception illicite d’argent par un fonctionnaire, par une personne dépositaire de l’autorité publique en charge d’une mission de service public “ a-t-il déclaré.
Une affaire de haute trahison
L’affaire Webcor est perçue par Opiangah et ses avocats comme une question de haute trahison. Ils estiment que les actions de certains agents publics mettent en péril les intérêts de l’État gabonais. “Pour notre client, monsieur Hervé Opiangah, cette manière d’agir s’apparente à de la haute trahison, qui consiste en une extrême déloyauté à l’égard de son pays”, a ajouté Me Jean Paul Moubémbé.
Outre ces dénonciations, les avocats ont également évoqué la nécessité d’une prise de conscience collective.
L’affaire Webcor interroge davantage sur des questions cruciales relatives à la transparence et l’intégrité des institutions gabonaises. C’est de ce fait que les avocats d’Opiangah ont promis ne pas reculer et de poursuivre leur combat pour la justice.
Il faut avouer que l’affaire Webcor est un révélateur des tensions sous-jacentes au sein de l’administration gabonaise. Alors que les avocats d’Hervé Patrick Opiangah continuent de défendre les intérêts du peuple gabonais, l’issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions significatives sur la gouvernance et la confiance dans les institutions du pays. Les prochaines étapes seront donc cruciales pour déterminer si justice sera rendue et si les responsables seront tenus pour compte. Affaire à suivre !
Affaire Webcor : Face à la “haute trahison”, Hervé Patrick Opiangah et ses avocats déterminés jusqu’au bout
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