Par Stive Roméo Makanga
Le mardi 9 mars courant, Rose Christiane Ossouka Raponda a fait la présentation du deuxième acte de son gouvernement. Les visages, rendus publics sur les principaux canaux de communication, ont achevé de convaincre l’opinion sur l’évidence que le chef de l’Etat est visiblement à bout de souffle et que, preuves à l’appui, il faudra désormais se faire à l’idée que le sort des populations est définitivement scellé.
Depuis le 16 avril 1975, avec l’arrivée de Léon Mebiame Mba à la tête de la Primature Gabonaise, Omar Bongo Ondimba, qui a pris la succession de feu Léon Mba et cumulé 42 ans au sommet de l’État, a connu lui au total cinq (5) premiers ministres.
Le président défunt, bien qu’ayant échoué à faire du Gabon la grande nation prospère que l’on attendait, souhait majeur des populations, de la société civile et de l’opposition, a au moins le mérite d’avoir eu en ses collaborateurs une confiance sans équivoque.
Preuve en est de la longévité de Léon Mebiame Mba, 16 avril 1975 – 3 mai 1990, soit 15 années bien remplies à ce poste dont la délicatesse ne se dispute plus.
Et que dire de Jean François Ntoutoume Emane : 23 janvier 1999 – 20 janvier 2006, 7 années au total ; de Paulin Obame Nguema : 2 novembre 1994 – 23 janvier 1999, donc 5 ans, ou même de Jean Eyeghe Ndong : 20 janvier 2006 – 17 juillet 2009 (3 ans), fonction interrompue par le fait du décès d’Omar Bongo Ondimba intervenu à Barcelone.
A l’exception de Paul Biyoghe Mba, 17 juillet 2009 – 27 février 2012 (3 ans), aucun premier ministre d’Ali Bongo Ondimba n’a connu une telle longévité (rires).
De Raymond Ndong Sima à Julien Nkoghe Bekalé, les mandats des six premiers ministres d’Ali Bongo n’ont jamais chacun dépassé 2 ans.
Pis, Julien Nkoghe Bekale, 19 janvier 2019 – 16 juillet 2020, est sans conteste celui dont le passage aura été le plus furtif.
Rose Christiane Ossouka Raponda, titulaire du poste depuis le 16 juillet 2020, devrait logiquement, si l’on s’en tient à « la méthode Ali Bongo Ondimba », en considérant qu’il y en a bien une, rendre le tablier à la fin de cette année.
Au rythme effréné où vont les nominations, il n’est pas exclu que l’on franchisse, au bout du prochain septennat du chef de l’État, dans l’hypothèse qu’il rempile après 2023 (ce qui est probable), la barre de dix chefs de gouvernement en 3 mandats.
Et, toute logique entendue, l’histoire retiendra qu’il aura été le président avec le plus de premiers ministres, mais pour zéros résultats.
Tous auront échoué à mettre en œuvre de vraies politiques publiques, et à répondre aux aspirations les plus basiques des populations.