Par Joseph Mundruma
Doit-on définitivement croire que le monde de la communication au Gabon soit ainsi et à ce point prêt à tout, quitte à fouler aux pieds le basic du métier ?
C’est ce qu’il faudra désormais retenir, tant les Tribunes jadis considérées comme les majors, envoient depuis la veille, c’est à dire lundi 22 août courant, des signes évidents de corruption, apparentés à du mercenariat grossièrement tropicalisé. Quelle honte! Quelle bassesse!
Les donneurs de leçons d’hier, les vociférateurs et délateurs de la presse privée gabonaise, ont pris la résolution, au mépris des règles éthiques et déontologiques en matière de journalisme, de se jeter à cœur joie dans la gadoue.
Se complaisant dans cette posture insupportable et abjecte, ils étalent au grand jour leur fond. Honte à vous!
Après la diffusion d’un audio douteux et pestilentiel sur les antennes de Gabon télévisions, ce matin, le quotidien pro gouvernemental L’Union, vient à son tour d’emboîter le pas.
En titrant dans sa dernière livraison: “Non à la violence”, prise de position accompagnée des images d’Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa, le journal s’est ainsi couvert de suie, attisant ainsi la colère des populations.
Car quelle est la fonction première d’un organe de presse? Est-ce servir le système en diffusant des fausses nouvelles ?
Pourtant, chacun sait que le rôle d’un journal est de dire les faits. Sa délicate mission d’information et de formation de l’opinion publique implique une position de neutralité. C’est pourtant enseigné dès la première année de journalisme. L’aurait-on oublié, ou feint d’ignorer, au profit du gombo?
Sous d’autres cieux, la presse a même participé aux batailles pour la liberté contre des pouvoirs monarchiques et pour la révolution libérale contre les féodalités. Dans la longue marche à la fois de sa liberté et de sa crédibilité, la presse a toujours mené un combat pluriséculaire objectif, et de raison.
Comment comprendre que sur la base d’une information hypothétique, sans authentification aucune, un journal du calibre de L’Union, choisisse d’afficher des compatriotes qui pourtant dans leur discours corrosif envers le système, ne véhiculent aucun message de haine ou d’insurrection? C’est une tentative de manipulation qui ne s’explique pas.
Bien au contraire, elle est la preuve qu’au Gabon, les donneurs de leçons ne sont pas toujours à l’abri des basses besognes. Quelle tristesse!