Par Stive Roméo Makanga
Axel Jesson Ayenoue, le « maire du bonheur », est depuis peu face à un dilemme, et non des moindres. Devrait-il se résoudre bougonnement aux injonctions à peine voilées de Lambert Noël Matha, le ministre de l’intérieur, ou passer outre ces dernières, par devoir de conviction ? That is the question.
Ses hiérarchies administratives et politiques (elles sont intimement liées), lui ont exprimé sans user de simulacre, tout leur désaveu au processus de célébration nuptiaux qui a forgé sa célébrité, et par ricochet, l’on pouvait s’y attendre, contribué à drainer du monde à la mairie dont il est le 1er édile.
Manifestement, les célébrations inédites du « maire du Bonheur », souvent agrémentées d’anecdotes et de chorégraphies joyeuses, lesquelles électrisent autant les futurs époux que leurs parents et amis, sont à la fois jalousées par Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, Rose Christiane Ossouka Raponda, la première ministre, cheffe du gouvernement, et Lambert Noël Matha. C’est ce qu’a déclaré le dernier cité, justifiant de ce fait toute son argumentation loufoque sur ce qu’il considère comme une réelle préoccupation et une atteinte insidieuse aux codes et bonne pratique de la République en ce domaine.
Simple prétexte pour éteindre au forceps l’inventivité et donc le talent d’Axel Jesson Ayenoue, ou réelle vérité (vous pardonnerez la redondance) dont il a simplement été le porteur ? Telle est, en l’occurrence, toute la problématique.
Dans l’hypothèse que le chef de l’État ait réellement dit à Matha (vous nous autoriserez la simplification) toute leur désapprobation à ces célébrations excessivement joyeuses, ce serait la preuve que ni l’un, ni l’autre (en parlant du président de la République et de son premier ministre) ne connaît en réalité ce qui passionne et réjoui véritablement les Gabonais.
En même temps, cette déduction ne serait pas aux antipodes de la réalité, puisqu’encore une fois, ni le chef de l’État, ni le premier ministre n’ont à ce jour satisfait les besoins les plus primordiaux des populations. C’est une lapalissade.
Et dans l’hypothèse que Matha se serait servi de l’étiquette du président de la République et du cheffe du gouvernement pour taire à jamais le génie du maire le plus populaire du Gabon en termes de célébrations nuptiales, on lui en attribue 1600, c’est que visiblement, la popularité de ce dernier dérange certains, dont le niveau d’influence se situe au voisinage de zéro.
Dans tous les cas, la République aura par cette nouvelle effluve, touché le fond, volé bas et perdu en dignité.