Par Stive Roméo Makanga
Faut-il que les plus hautes autorités de la Transition se penchent sur le cas de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), devenue depuis plusieurs mois déjà, sujet à controverse ? Cette question mérite que l’on y réponde par l’affirmative, ce d’autant que Bob Wilfried Saba Okouyi, le Directeur général adjoint (DGA) ait été arrêté, à la surprise générale.
En mai dernier, Gustave Aimé Mayi, l’ancien directeur général, avait été limogé, lui et trois autres de ses collaborateurs, à l’issue du Conseil des ministres du 17 du même mois.
Sans explication aucune, dans un obscurantisme étonnant, sieur Mayi avait simplement été remis à la disposition de son administration d’origine. Quant aux raisons de ce limogeage en douceur: motus et boule de gomme.
Puis, quelques jours plus tard, le 22 mai, 5 jours après l’éviction de Gustave Aimé Mayi, le gouvernement d’Alain Claude Bilie By Nzé tentait d’imposer Ousmane Cissé, un sénégalais d’origine, par ailleurs petit protégé d’Akim Daouda, le patron du Fonds Gabonais d’Investissement Stratégique (FGIS), actionnaire majoritaire de la SEEG.
Face à la pression du principal syndicat de la boîte, d’une part, et au refus catégorique de voir “un étranger” prendre les rennes de cette entité symbolique, d’autres part, le très controversé Directeur général de la SEEG avait alors fini par jeter l’éponge, peu après le Conseil d’administration (CA) tenu dans la nuit du 24 au 26 du même mois.
Une situation trouble, dont les éléments de compréhension avaient fini par transpirer…tout naturellement.
De source digne de foi, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) devant servir de machine à sous, au bénéfice de certains prédateurs financiers dont la “Young Team” de Sylvia Bongo Odimba et quelques hauts cadres du FGIS, tout serait naturellement allé à vau-l’eau.
BOB WILFRIED SABA OKOUYI COUPABLE?
Pour plusieurs hauts responsables de la boîte, il apparaît évident que l’interpellation par la Direction Générale des Recherches (DGR) de Bob Wilfried Saba Okouyi, il y a quelques jours, sonne comme une grosse diversion.
“Tout ceci est un montage. Le DGA a refusé depuis très longtemps de tomber dans leurs magouilles. Comment peut-il détourner tous ces milliards, comme on a vu sur Facebook depuis hier, alors qu’il n’était que DGA, et pas du tout ordonnateur de crédits? “, confie une source.
De l’avis de notre informateur, la cabale en cours, menée contre Bob Wilfried Saba Okouyi ne consisterait pas seulement à le faire plonger, mais à le déboulonner de son poste de Directeur général adjoint, parce que devenu trop gênant.
“Monsieur Saba Okouyi est un homme très discret, qui a occupé des fonctions prestigieuses dans d’autres institutions, sans avoir commis quoique ce soit qui a trait au détournement. C’est un inspecteur central du Trésor”, témoigne un responsable de la SEEG.
WILFRIED SABA OKOUYI, UN ÉLÉMENT GÊNANT ?
C’est ce que croient savoir plusieurs cadres de la SEEG. L’entité serait infestée d’irrégularités, et de nombreux mouvements financiers, notamment le cas de sieur Christophe Jocktane Lawson, auraient interpellé plus d’un.
L’actuel président du Conseil d’administration (CA), nommé le 22 mai 2023 au terme d’une session extraordinaire, le jour même qu’Ousmane Cissé était parachuté Directeur Général, avait reçu un virement de 100 millions de francs CFA via son compte de BGFI, sans plus de détails sur la transaction.
Que se passe-t-il réellement à la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon ? Quel lobby y impose-t-il son diktat? Ou alors, qu’essaie-t-on de noyer coûte que coûte ?
Pour le moment, Bob Wilfried Saba Okouyi, toujours des les locaux du B2, attendrait d’être interrogé.
Bob Wilfried Saba Okouyi, le bouc émissaire du dangereux lobby de prédateurs financiers de la SEEG
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