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Cartes grises au Gabon : un système gangrené par la corruption et l’impunité?

Impliqués dans de nombreuses affaires controversées liées à la production de cartes grises depuis plusieurs années, les responsables du Centre National d’Édition des Documents de Transport Terrestre (CNEDDT) semblent avoir institutionnalisé un système mafieux. Soutenus par les directeurs généraux successifs de la Direction Générale des Transports Terrestres (DGTT), ces responsables n’ont jamais manifesté une réelle volonté de mettre fin à ces pratiques frauduleuses. Bien au contraire, ces dirigeants auraient largement profité des retombées de ce système au cours des dix dernières années, selon des sources concordantes.

L’affaire qui oppose, depuis fin 2022, deux forestiers — Lin Wanbao et Gou Jianhua, alias « Madame Gahudi » — constitue un nouvel épisode dans cet océan de magouilles. Cette dispute trouve son origine dans le détournement d’un camion grumier, étrangement « blanchi » par le CNEDDT. Ce scandale devrait logiquement attirer l’attention du nouveau ministre d’État aux Transports, Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi, et inciter à une enquête approfondie.

Comment justifier qu’en 2019, deux cartes grises aient été attribuées à une société, puis qu’en 2022, ces mêmes documents aient été réattribués à un autre propriétaire sans qu’une cession officielle des véhicules concernés n’ait été réalisée ? Plus troublant encore, les informations initiales confirmant la propriété de Lin Wanbao semblent avoir mystérieusement disparu de la base de données du CNEDDT. Un changement de propriétaire ne doit-il pas obéir à une procédure formelle et transparente ? Cette affaire met en lumière la perméabilité et les failles du système informatique de gestion des immatriculations au Gabon, qui favorisent la prospérité de pratiques douteuses.

Voici la première carte grise délivrée en 2019 au nom de Lin Wanbao

Entre 2020 et 2021, Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyene, président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises et Industries (CGPMEI), avait dénoncé publiquement cette mafia, notamment devant les tribunaux. À l’époque, le directeur général des Transports Terrestres et plusieurs de ses collaborateurs avaient été inculpés pour des faits de concussion. Cependant, ils avaient bénéficié d’une mise en liberté provisoire prolongée indéfiniment. À ce jour, ces agents sont restés en poste, perpétuant les pratiques frauduleuses en toute impunité.

Cette impunité est probablement l’un des facteurs expliquant l’enlisement judiciaire de l’affaire entre Lin Wanbao et Madame Gahudi, qui perdure depuis près de trois ans. Ce scandale illustre une fois de plus les dysfonctionnements profonds au sein de cette administration, où des pratiques illégales sont non seulement tolérées, mais aussi encouragées par l’absence de sanctions exemplaires.

Voici la deuxième carte grise délivrée en 2019 toujours au nom de Lin Wanbao.

Voici curieusement une autre carte grise délivrée pour le même véhicule et avec la même immatriculation, mais au nom d’un autre propriétaire.

Voici la deuxième carte grise pour le deuxième véhicule curieusement avec changement de propriétaire sans l’accord du premier.

 

Il est impératif que les membres du gouvernement, notamment Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi et le Dr Davin Akouré, prennent des mesures fermes pour mettre un terme aux agissements de ce réseau de faussaires. Une enquête rigoureuse et des réformes structurelles au sein du ministère des Transports s’imposent pour restaurer la crédibilité des institutions et garantir une gestion transparente des immatriculations.

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