Par Joseph Mundruma
Le 9 mars dernier, Ali Bongo Ondimba, par un discours à la nation, a annoncé la levée de Toutes les mesures restrictives de libertés, sans exception. Le 12 mars, à l’occasion de la célébration du 54e anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir), les Gabonais découvraient ahuris, une organisation titanesque, dont la mise au point avait nécessairement fait l’objet d’une coordination minutieuse de plusieurs équipes et ce pendant de nombreux jours.
Les militants du PDG se sont donc massés par milliers, au lieu dit du jardin botanique, convaincus que le SARS-CoV-2, avait en une seule déclaration du chef de l’État, pris la poudre d’escampette et avait définitivement quitté le pays.
Jusqu’à l’aube, sous des prestations d’artistes privés de scène depuis deux années et obligés de se produire en Côte d’Ivoire, les PDGistes ont festoyé en toute “camaraderie”.
L’épisode de la crise pandémique étant loin derrière nous, place désormais à un retour à la vie normale.
Mais ces événements viennent davantage renforcer la conviction des Gabonais dans l’idée que le chef de l’État est bel et bien cet homme qui bloque le pays.
La crise pandémique a laissé des traces dont on ne saurait réparer en quelques mois. Il nous faudra du temps pour nous reconstruire, pour nous relever.
Le chômage a atteint des sommets, la précarité des populations est incroyable. En deux ans, nombreux sont ceux qui ont tout perdu, par le fait des décisions inopportunes d’Ali Bongo Ondimba.
Disons les choses sans langue de bois, le président de la République a levé les mesures restrictives en prélude à sa cérémonie du 12 mars, qu’il a voulu grande, avec une forte mobilisation au cours de laquelle il déclarerait sa candidature pour un énième mandat à la tête du pays.
Ce n’est donc pas pour soulager les populations, lesquelles appelaient pourtant à un retour de la vie normale, du fait de la paupérisation qui en a découlé.
Ali Bongo Ondimba a pris cette décision à dessein, pour servir ses objectifs personnels et non ceux de la nation, dont il est pourtant le principal garant.
Une situation qui devrait emmener plus d’un à ouvrir les yeux et à se rendre enfin compte que le chef de l’État devrait définitivement être mis sur la touche, au sortir de la présidentielle de 2023.