Dans une interview exclusive à Pyramidemediasgabon, un site d’informations en ligne, Rubain Goda Tsoubou, le 3e Secrétaire en charge de l’Administration générale de Démocratie Nouvelle (DN), ancien Directeur général à l’Agriculture et exploitant agricole, est revenu sur la fusion-absorption de sa famille politique au Parti Démocratique Gabonais (PDG).
Pour lui, face aux défis inhérents au développement du pays, chaque Gabonais devrait s’approprier l’invite du Président de la République, prononcée le 16 août dernier, sur l’urgence de consolider l’unité nationale et le vivre-ensemble.
Renchérissant que « les plus belles réalisations et les plus grands exploits, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont le fruit d’une étroite collaboration entre des personnes qui ont la même vision, un même objectif ».
La substance ci-dessous publiée in extenso.
Pyramidmédiasgabon : Le 03 avril dernier, le Premier secrétaire de Démocratie Nouvelle informait l’opinion de la décision d’une fusion-absorption avec le Parti Démocratique Gabonais, vous étiez la troisième personnalité de DN et depuis lors, vous n’avez jamais donné votre avis sur cette décision, l’occasion vous ait donné de le faire.
Rubain Goda Tsoubou : Je vous remercie de l’opportunité que m’offre votre média pour revenir un temps soit peu sur la fusion-absorption de DN-PDG. J’estime personnellement qu’il s’agit d’une décision juste, murement réfléchie et prise sans pression ou contrainte. Au cours de l’audience du 23 mars 2021, que le
Président de la République, son Excellence Ali Bongo Ondimba, avait accordée à Monsieur René Ndemezo’Obiang.
Le Président de la République avait clairement interpellé son hôte, en lui demandant d’examiner la possibilité d’une fusion-absorption, qui consisterait, à intégrer notre parti dans le PDG, perdant son identité. Pour nous, c’était une importante offre politique, au moment où au sein de DN, nous avions déjà lancé le débat sur la prolifération de partis et associations politiques et la nécessité de former des grands ensembles politiques, pour asseoir la Démocratie ,accélérer le dialogue et le développement du pays.
Plus de 3 mois après cette décision, d’ailleurs officialisée lors d’une cérémonie de présentation et d’adhésion au siège du PDG, à Louis, n’avez-vous pas l’impression d’avoir été dupé, ce d’autant plus que jusque-là, rien de perceptible ne profile à l’horizon ? Qu’est ce qui devrait profiler à l’horizon ; en dehors des procédures politiques et administratives pour concrétiser cette fusion ?
Non ! Pas du tout. Car, notre adhésion à cette proposition du Chef de l’Etat obéit à la vision que nous avons de la construction de notre jeune démocratie. C’est donc dans la logique et l’esprit des conclusions du Dialogue politique d’Angondjé que DN s’est approprié l’invite du Président de la République, que nous avons d’ailleurs accepté en toute humilité et sans conditions particulières, après des âpres discussions et séances de travail au niveau du Secrétariat Permanent et des organes dirigeants de l’ex DN.
A ce jour, plusieurs personnalités politiques du même bord politique que vous, notamment de Bitam, sont toujours hostiles à ce retour au PDG de Ndemezo’Obiang et de ses amis. Quel conseil pouvez-vous prodiguer à ces réfractaires ?
La fusion-absorption entre DN et le PDG, est une offre politique du Distingué Camarade Président du PDG. Cela veut dire que les réfractaires tentent de s’opposer aux orientations du Distingué Camarade Président du PDG. Ce qui représente une
insubordination, voire une faute politique grave. Compte tenu des modalités de fusion que nous sommes entrain de boucler avec la hiérarchie du PDG, le respect des directives du Distingué Camarade Président du PDG est de rigueur. D’ailleurs, lors de la cérémonie de notre présentation etde la signature de fiches
d’adhésion de l’ex directoire de DN au siège du parti à Louis, le Camarade Secrétaire Général du PDG a été plus que clair en déclarant que pour le Distingué Camarade Président « vous êtes désormais des Membres du Parti comme tous les autres. Au PDG, il y a des militants tout simplement, il n’y a pas des anciens d’un côté et des nouveaux membres de l’autre. Nous devonstous travailler pour le Parti et pour le développement du pays. Enfin, comme vous le savez, tout mouvement rencontre toujours des forces de l’inertie.
Vous êtes une personnalité non-négligeable de la province de la Ngounié. Vous avez mouillé le maillot dans le camp de Jean Ping, dès les premières heures lors de la dernière présidentielle, au niveau de la Coordination nationale et dans le département de la Louetsi-Wano (Lebamba). Après, vous avez pris vos distances pour être aux côtés de Ndemezo’o, au point de devenir la troisième personnalité de sa formation politique. Aujourd’hui, vous militez pour le PDG, comment apprécie-t-on votre démarche dans votre circonscription politique ?
De nombreux militants et responsables politiques PDG ont bien accueilli notre arrivée au PDG, même si quelques réfractaires existent. Comme j’ai l’habitude de le dire aux frères et sœurs de la Ngounié-Sud, nos seuls ennemis sont la pauvreté, lechômage, le sous-développement socio-économique…etc.
Pour résoudre tous ces maux qui minent notre sous-région, nous avons besoin de la Paix, de la stabilité. La participation de toutes les filles et tous les fils de la sous-région est primordiale, en sommes, la mise en mouvement de toutes les intelligences pour,
non seulement accompagner les programmes gouvernementaux, mais également initier des actions de développement communautaires privées pour le bien de nos populations.
Plusieurs personnalités politiques ont emboîté le pas à DN, Pendant que d’autres disent se mettre à la disposition de la République. D’abord, Frédéric Massavala, puis Féfé Onanga, aujourd’hui Jean Eyeghe Ndong. Que pensez-vous de ces ralliements ?
Vous savez ! Depuis la fin de l’élection présidentielle de 2016, les différents évènements politiques que le pays a connu ont toujours donné raison à Monsieur René Ndemezo’obiang et DN. DN était un parti politique démocratique, républicain, patriotique et panafricaniste. Chacun sait et devrait savoir que DN s’est engagé totalement et loyalement durant la compagne de 2016, aux côtés de Monsieur Jean Ping. De nombreux sympathisants et militants de notre parti figurent parmi les victimes tragiques d’août 2016. EN tant que parti républicain, DN avait toujours inscrit son action dans le cadre du respect des institutions constitutionnelles. D’où, le respect des décisions constitutionnelles. Ayant à sa tête un homme politique clairvoyant, DN a su tirer profit des conseils et de l’expérience historiques de la longue lutte du peuple gabonais pour l’alternance politique et la démocratie. Cette longue expérience montre que les réactions brouillonnes et désordonnées, certes émotionnellement compréhensives, suite aux décisions rendues par la Haute Juridiction constitutionnelle n’ont jamais prospéré, ni en 1993, ni en 1998 et encore moins en 2009. C’est pourquoi, nous remémorant ces faits historiques, après la proclamation de l’élection présidentielle du 27 août 2016, nous aurions commis une faute politique impardonnable, si nous avions emprunté la même voie conduisant aux mêmes errements, à la même impasse qu’en 1993,1998 et 2009.
C’est pourquoi, après avoir essuyé ses larmes, notre parti, prenant ses responsabilités historiques avait décidé de ne pas s’impliquer dans la résistance proclamée par certains jusqu’auboutistes auprès de Jean Ping, pour tour à tour, participer au Dialogue politique d’Angondjé, puis aux élections législatives de 2018. Aujourd’hui à la Fusion-absorption avec le PDG. DN a toujours été le premier à montrer la voie à suivre. Dieu seul sait le nombre de résultats importants qu’on aurait pu obtenir, si les différents mouvements se faisaient au bon moment avec un nombre important de partis et personnalités politiques. C’est le plus souvent plutard que beaucoup de militants et personnalités politiques donnent raison à DN et à son Leader. Donc, pour revenir à votre question, nous ne pouvons que nous féliciter de ces ralliements destinés à accompagner le Chef de l’Etat dans la mise en œuvre de son projet.
Votre mot de fin
Notre pays est à la croisée des chemins, avec son lot de difficultés : pauvreté (près de 700.000 personnes), le chômage élevé, les besoins énormes de développement des secteurs comme la santé, l’éducation, les infrastructures de transport, l’habitat, les mines, l’Agriculture, la forêt, …. En misant désormais sur la transformation de nombreuses matières premières localement, tout est encore possible avec des atouts indéniables dont dispose notre pays. Nous pensons que l’heure est venue pour construire notre pays avec la mobilisation effective de toutes les forces vives de la Nation, dans le strict respect de nos différences idéologiques, dans la paix et la stabilité, en mettant les intérêts des populations et le développement harmonieux du pays en avant.