Par Jovanny Moubagna
J’aimerais lever cette équivoque dans certains esprits, au risque d’aggraver le malentendu en cette période qui requiert l’attention des Gabonais-es. Pour qu’il y ait opposition républicaine, il faut qu’il y ait un régime républicain. Nous n’avons pas un régime républicain. Nous avons un pouvoir issu d’un coup d’Etat , c’est une situation de Fait et non de Droit. La tricherie et qui règne par une menace sournoise et insidieuse sur certains compatriotes.
J’ai eu le triste privilège de voir de nombreux citoyens gabonais, torturés et emprisonnés et d’autres, retrouvés morts. La justice de mon pays a conclu que cette situation exceptionnelle, capable d’enfreindre l’état de droit et la démocratie et menace d’arrestation toute opinion contraire au pouvoir illégitime du général-président putschiste ! Et vous vous croyez en République peuple Gabonais !
Des personnes sont arrêtées, sans mandat, par des hommes en cagoule, comme Hans Otounga Obame . Il finit en prison et aucune juridiction ne peut annuler la procédure, du fait de l’inhumanité des conditions d’interpellation et des tortures subies ? Des journalistes et Activistes se font interpeller ! Des opinions contraires à la propagande du régime comme l’appel du “OUI” au référendum sont censurées par un régime qui n’a aucun pouvoir légal d’interpeller des individus, journalistes ou non, et dont le rôle devrait se limiter à la restauration des institutions, l’organisation des élections libres et transparentes et remettre pacifiquement le pouvoir aux civils.
Vous appelez ça une République ! Un régime qui dispose d’une milice très violente, qui a même ses propres lieux de détention ! Vous appelez ça une République ?
Un régime ou des individus peuvent passer plusieurs mois dans des cachots secrets des services de renseignements sans voir un magistrat, avocat et parents? Et qu’on évacue du jour au lendemain comme des malpropres ? Vous appelez ça une République ?
Un pays où la propagande du régime peut, sans égard pour l’âge et l’intelligence des citoyens, nous raconter la montée en puissance de notre gouvernement illégitime, sans effet concret et dont toute contestation de la version vous expose à être considéré comme aigri !
Une transition où il y a tellement de détournements de , qu’il faudrait aux parquets d’ouvrir un registre des détournements inconnus ! C’est une République ? C’est devenu une Res privata où tout opposant est un prisonnier ou exilé en sursis.
Ne demandez pas aux gabonais de choisir entre des perfides trompeurs et un général-président putschiste !
Je considère qu’il s’agit de deux extrêmes.
Ces deux protagonistes, bien que différents, sont deux faces d’une même pièce qui cherche à détruire notre liberté de pensée, l’Etat de droit, la démocratie et nos valeurs fondamentales.
D’un côté, le général impose un dogme qui ridiculise et diabolise tout ce qui ne correspond pas à sa vision étroite sa philosophie politique. Il pousse à l’extrême la culture de la dépravation politique et cherche à réécrire les règles de la morale en les tordant jusqu’à l’absurde.
Cette philosophie, qui se présente comme un recul démocratique, devient lui-même un instrument d’intolérance. Car si on ose le critiquer et le dénoncer on est aussitôt attaqué et insulté ou arrêté et intimidé par les escadrons de la mort. C’est le cas pour nombreux citoyens depuis qu’ils ont osé exprimer leurs opinions au sujet de la médiocrité de ce régime illégitime .
De l’autre côté, les perfides trompeurs , néo-kounabélistes en idéologie rigide et autoritaire qui ne tolèrent aucune critique constructive . Ils utilisent la transition comme une arme pour imposer la médiocrité, refusant toute forme de modernité et de progrès.
Je refuse d’être pris en otage par ces deux idéologies extrémistes qui menacent notre capacité à vivre ensemble en harmonie.
Nous devons nous opposer à cette dictature, retrouver notre esprit critique, utiliser notre liberté d’expression et ne pas se laisser manipuler par des discours populistes enflés d’une médiocrité .
Réfléchissez par vous-mêmes. Posez-vous des questions concernant l’appel du NON/OUI au référendum. Car , il en va de l’intérêt des générations futures. N’acceptez pas aveuglément ce que les putschistes vous imposent. La vraie liberté réside dans notre capacité à penser par nous-mêmes, à chercher un juste-milieu où les valeurs morales sont respectées et où chacun a le droit de s’exprimer sans crainte de répercussions.
C’est notre responsabilité de défendre un pays où le bon sens et la modération priment sur la polarisation et l’endoctrinement.
Nous devons nous lever contre ce régime autoritaire et choisir une voie où la raison et le respect mutuel sont les véritables guides.
Des forces obscures, tentent d’assombrir notre pays sous cette Transition.
Notre Gabon mérite bien mieux que ça !
Protégeons notre pays de toutes les formes d’obscurantismes et de tous ceux qui tentent de piétiner les gabonais.
L’opposition n’est pas la succursale du pouvoir illégitime ,en charge de lui donner des conseils ou de lui faire des propositions, pour être appelée républicaine !
Jovanny Moubagna, étudiant en Master recherche droit public à l’Université Omar Bongo, citoyen engagé et président fondateur du mouvement SOSGABON.