Par Stive Roméo Makanga
La rumeur avait exacerbé les doutes. Les assurés CNAMGS, confondus, se gardaient de se rendre dans les formations sanitaires publiques, par crainte d’être éconduits. Mais une excursion au Centre hospitalier universitaire d’Owendo, lundi 9 mai courant, a permis de lever bien des équivoques.
Depuis le vestibule, le CHU d’Owendo annonce des couleurs. Comme à sa coutume, cette structure sanitaire de référence établit dans le Grand Libreville, accueille du monde.
Après l’excursion inopinée de Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, le ministre de tutelle, intervenue le week-end écoulé aux fins de rassurer les patients sur l’effectivité des prises en charge des assurés CNAMGS et annoncer l’engagement du gouvernement à réformer au mieux la relation de l’institution précitée et les formations sanitaires, le tour est donc revenu au Dr. Elise Eyang Ondo, la directrice générale, et son personnel, de prendre le relais de la sensibilisation.
Pour elle, pas question de laisser les populations dans le doute, la santé constituant une priorité de premier ordre.
Passant en revue les principaux services de la structure sanitaire conduite par ses soins, Dr. Elise n’a qu’un seul leitmotiv : rassurer.
« Lorsqu’on donne une mauvaise information aux populations, ces dernières se disent on ne se déplace plus. Lorsque certains écrivent qu’on ne reçoit plus les assurés CNAMGS, et bien plus personne ne viendra, naturellement », déclare-t-elle, déçue.
Tout était parti de la correspondance du 5 mai dernier, émise par la coalition des syndicats du secteur santé (Synas et Symefoga), adressée au premier ministre et laquelle notifiait la suspension de l’utilisation de la feuille de soin et bons d’examens CNAMGS dans les hôpitaux publics.
Une directive pas du tout suivie au CHU d’Owendo et Dr. Elise Eyang Ondo en donne les raisons : « Tous les médecins ne sont pas forcément syndiqués, ils n’ont donc pas l’obligation de suivre le mouvement », fait-elle observer.
Et, dans une large mesure, la bonne communication serait pour elle, ce facteur explicatif de la continuité de la prise en charge des assurés CNAMGS au sein de la structure hospitalière qu’elle dirige : « Les gens viennent, comme vous pouvez le constatez. Les consultations CNAMGS sont effectives au CHU d’Owendo. Nous sommes en négociation avec la CNAMGS depuis un moment. Et cette négociation fait participer le personnel soignant. Il ne s’agit pas d’une négociation direction générale-CNAMGS. Nous avons par exemple un comité de suivi qui a l’information à temps T et l’évolution des règlements de la CNAMGS. La communication est importante. Et l’une des raisons qui explique que ce mouvement n’ait pas pris chez nous, c’est parce qu’il existe cette communication permanente où nous communiquons avec la CNAMGS, où nous communiquons avec le personnel de santé », fait-elle savoir.
Si la directrice générale affiche son satisfecit à l’excellent déroulement des consultations et dans tous les services au sein de sa formation sanitaire, les patients, quant à eux, sont heureux de cet état de fait.
« Déjà, on en parlait au quartier. Mais je me suis quand-même dit que je devais y aller. Lorsque je suis arrivé au CHU d’Owendo, j’ai payé et j’ai montré mon certificat de prise en charge. J’ai payé 4800 francs CFA avec la CNAMGS. Alors que mes amis disaient qu’on ne prend plus la CNAMGS. J’avais des doutes mais j’ai été bien accueillie à mon arrivée», témoigne Gisèle Oyono, une usagée.
Outre l’effectivité de la prise en charge, Dr. Elise Eyang Ondo mène aussi un autre combat.
Elle compte bien s’assurer de ce que les systèmes de facturation et de règlement établis au sein de la structure hospitalière fonctionnent comme souhaité : « (…) nous exhortons les patients, parce qu’aujourd’hui on est taxé un peu de tout. Il faudrait que les patients sachent qu’il y a une caisse dans l’hôpital, et cette caisse est centralisée. Ils n’ont pas à payer ailleurs. Tous les règlements, toutes les facturations se font au niveau de la caisse. Si c’est fait en dehors de la caisse centrale, le patient ne doit pas l’accepter. Les patients doivent aussi nous aider à lutter contre la corruption ».
Des actions simultanées qu’elle compte bien mener, dans la perspective de lever tous les équivoques déjà entretenus par les patients, du reste nourris par des fakenews.