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Clôture de session au Sénat : l’heure du bilan pour une législature de refondation

Par Stive Roméo Makanga

La deuxième session ordinaire du Sénat gabonais s’est officiellement achevée à l’issue d’une cérémonie solennelle tenue à Libreville, conformément aux dispositions de la loi n°002-R/2024 du 19 décembre 2024 portant Constitution de la République gabonaise. Une séquence institutionnelle à forte portée symbolique, marquant à la fois la fin d’un cycle parlementaire et l’inscription résolue du pays dans l’architecture de la Cinquième République.

Présidée par Huguette Yvonne Nyana-Ekoume épouse Awori Onanga, présidente élue du Sénat, la cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses hautes autorités de l’État : le ministre de la Réforme et des Relations avec les Institutions représentant le vice-président du Gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, le représentant du président de la Cour constitutionnelle, la présidente du Conseil économique, social, environnemental et culturel, le premier président du Conseil d’État, la gouverneure de la province de l’Estuaire, des membres du gouvernement, ainsi que le maire de la commune de Libreville.

Dans son mot de circonstance, la présidente du Sénat a rappelé le fondement constitutionnel de cette session, ouverte le 1er septembre 2025 et arrivée à son terme à la troisième semaine de décembre, conformément à l’article 85 de la Constitution. « Le devoir constitutionnel et l’honneur me reviennent d’administrer la cérémonie de clôture de la session qui arrive à terme », a-t-elle déclaré, inscrivant l’événement dans une stricte orthodoxie institutionnelle.

Une vue des parlementaires

Avant d’aborder le bilan parlementaire, Huguette Yvonne Nyana-Ekoume épouse Awori Onanga a tenu à adresser, au nom de l’ensemble des sénatrices et sénateurs de la sixième législature (la première de la Cinquième République) des remerciements appuyés au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. Elle a salué « la volonté déterminante » du chef de l’État dans la conduite des institutions vers la fin de la Transition, dans un climat politique et social jugé rassurant tant pour les Gabonais que pour les partenaires nationaux et internationaux.

Une autre vue des parlementaires

Se gardant de toute appropriation du travail accompli, la présidente du Sénat a précisé que le bureau nouvellement élu ne saurait revendiquer la gouvernance de la session finissante. Celle-ci, a-t-elle rappelé, relève essentiellement de l’action des sénateurs de la Transition. Le bilan présenté par le bureau sortant, lors de la cérémonie du 16 décembre 2025, a ainsi été rappelé : adoption de textes d’envergure, missions parlementaires, participation active à l’avènement de la Cinquième République, avancées notables vers la décentralisation et renforcement du positionnement du Parlement gabonais sur la scène diplomatique internationale.

En près de vingt-six mois, le Sénat de la Transition s’est engagé, selon la présidente, sur le « sentier de la refondation de l’État », à travers la réforme institutionnelle, la promotion de la bonne gouvernance et la transparence budgétaire, notamment par l’encadrement des emprunts. Un engagement salué comme structurant pour l’avenir institutionnel du pays.

La session qui s’achève aura été marquée par deux temps forts. D’une part, la finalisation du processus de Transition et l’examen de textes essentiels à la consolidation de la Cinquième République. D’autre part, l’examen du projet de loi de finances 2026, présenté comme un levier de transformation économique et de prospérité partagée. Si les élections locales du 27 septembre 2025 ont pu donner l’impression d’une session écourtée, la présidente du Sénat a insisté sur la continuité effective des travaux parlementaires.

S’adressant directement aux sénateurs de la Transition, Huguette Yvonne Nyana-Ekoume épouse Awori Onanga a rendu un hommage appuyé à leur « abnégation », à leur attachement au Gabon et à la qualité de leurs contributions. « L’histoire de notre pays retiendra votre passage dans cette maison, la maison du peuple gabonais », a-t-elle affirmé, soulignant le rôle du Sénat comme représentation des collectivités locales.

La clôture de cette session marque également la fin de la mandature de Transition pour une partie des sénateurs. À ceux qui retournent à leurs activités régulières, la présidente a adressé des vœux de bonne reprise. Quant aux parlementaires appelés à siéger dans la nouvelle législature, le bureau du Sénat a exprimé sa satisfaction de pouvoir compter sur leur expérience afin de capitaliser les acquis.

Au terme de la cérémonie, le Sénat gabonais a ainsi refermé une séquence institutionnelle singulière, entre Transition assumée et continuité revendiquée, laissant désormais à l’épreuve de la pratique le soin de mesurer la portée réelle des engagements proclamés.

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