Par Joseph Mundruma
Ce mois d’août finissant, Jean Eyeghe Ndong a fait l’annonce de son départ de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR). Une décision qui cache un accord occulte conclu entre lui et Jean Ping, principal “adversaire” d’Ali Bongo Ondimba.
Sur les ondes de Radio Gabon et de Gabon 1ère, Jean Eyeghe Ndong avait été clair : “Monsieur Ping savait que j’étais de mauvaise humeur”, prétextant qu’il avait dû quitter la CNR malgré lui et que ce serait par le fait de “critiques” au sujet de sa rencontre avec Ali Bongo Ondimba. Ajoutant : ” Je me suis senti insulté dans mon camp politique et j’ai préféré quitter les choses, avant qu’elles ne me quittent”.
Sauf que cette version diffère de la première, évoquée au moment de sa conférence de presse, le 11 août précisément.
L’ancien premier ministre d’Omar Bongo avait plutôt déclaré qu’il se retirait pour se mettre “à la disposition de la République, et par conséquent de l’État”.
Une déclaration que d’aucuns avaient considéré comme une main tendue à Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État.
Promettant s’exprimer sur la vive controverse qui en a résulté, Jean Ping avait promis lui aussi une déclaration de clarification.
Une annonce très attendue, qui a curieusement été mise de côté par son auteur.
De sources concordantes, Jean Ping, 78 ans et Jean Eyeghe Ndong, 75 ans, ont eu un accord secret.
Les deux hommes, convaincus qu’ils ne battraient jamais Ali Bongo Ondimba à la prochaine élection présidentielle et que les carottes étaient définitivement cuites, ont fait preuve de réalisme.
Motivé par Jean Ping, selon toute confidence, Jean Eyeghe Ndong, dont les prérogatives d’ancien premier ministre ont été gelées depuis 2009, a cédé à la pression après quelques rencontres très discrètes avec des émissaires du Palais Rénovation.
C’est donc allègrement que le couple Ping-Eyeghe Ndong continue de berner les gabonais.
Désormais grabataire, reclus et amoindri par l’âge, Jean Ping a fait un aveu d’échec. Contre Ali Bongo Ondimba, il ne peut absolument rien.
Pour la présidentielle de 2023, l’opposition se cherche déjà un chef de file.