Par Stive Roméo Makanga
Alors que l’on croyait le chapitre définitivement clos, avec la nomination d’Abdul Razzak Kabongo comme chef de la communauté musulmane du Gabon par le président de la Transition, les partisans de l’imam Benyamine Andjoua Obolo ne semblent pas l’entendre de cette oreille. Bref rappel du conflit actuel, le guide spirituel musulman précité avait entamé un bras de fer avec d’autres imams et membre du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG). Un pugilat qui, porté devant les autorités judiciaires compétentes, avait été tranché en faveur des derniers cités. Non content de cette décision de justice, l’imam Benyamine Andjoua Obolo s’était pourvu devant la Cour d’appel, revendiquant coûte que coûte la qualité de président du CSAIG.
Face à la complexité de l’Affaire, les imams avaient dû saisir Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition, aux fins de trancher une bonne fois pour toute. Chose faite, puisqu’à l’issue de la première concertation avec les responsables musulmans, le numéro un gabonais confiait à Benyamine Andjoua Obolo les clés tant convoitées du CSAIG, avec la responsabilité de rassembler la Communauté musulmane du Gabon. Pour réussir à bien cette mission, une enveloppe de 50 millions de francs CFA, à l’exclusive gestion de l’irréductible imam.
Puis, désireux de rassembler la communauté musulmane du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema donnera une nouvelle enveloppe de 20 millions de francs CFA, lors de la seconde rencontre avec l’imam Benyamine Andjoua Obolo et les autres. Et, 10 millions de francs CFA en supplément pour ceux qui étaient en jeûne pour le ramadan, et qui avaient interpellé le président à cet effet.
Aujourd’hui, après la nomination d’Abdul Razzak Kabongo, de nombreux imams s’interrogent sur la gestion de cette dernière enveloppe allouée par le président de la Transition, celle de 20 millions. Comment Benyamine Andjoua Obolo a-t-il dépensée? Vu qu’ils n’ont pas été restitués au nouveau patron de la communauté musulmane du Gabon. Motus et boule de gomme.
Pour absurde que cela puisse paraître, les partisans de l’imam ont entrepris depuis peu de crier sur tous les toits à l’ingérence de la présidence de la République, et au ternissement de l’image de la première institution du pays.
Une attitude condamnée avec la plus vive énergie, par de nombreux musulmans qui ne comprennent pas l’obstination de l’imam Benyamine Andjoua Obolo et ses lieutenants. “Le camp du CSAIG est silencieux et travaille au respect des instructions du président de la Transition. Mais pourtant, celui de l’imam Benyamine mène une campagne de dénigrement contre le chef de l’État. C’est inadmissible”, s’indigne un imam.
Et: “Cette campagne de dénigrement que mène l’imam, le fait-il avec les moyens donnés par le président de la Transition ? “
Des questions qui taraudent les esprits de plus d’un musulman, choqué par cet entêtement hors du commun, de l’imam Benyamine Andjoua Obolo qui a également reçu un véhicule flambant neuf du chef de l’État.