Complot présumé contre HPO : les avocats dénoncent une justice instrumentalisée
Par Stive Roméo Makanga
Dans une interview exclusive accordée aux rédactions de Dépêche 241 et Gabon Média Time, les avocats d’Hervé Patrick Opiangah (HPO), dont Me Julien Bensimhon, ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « complot orchestré avec la complicité du procureur de la République » contre leur client. Cette sortie médiatique visait à éclairer l’opinion publique sur une affaire aux enjeux aussi bien politiques que judiciaires.
Selon Me Julien Bensimhon, HPO traverse une situation critique. « Hervé Patrick Opiangah se porte mal, il a des problèmes de santé. Il est en exil forcé, mais reste cependant combatif. Pour cette raison, il nous a demandé de saisir la Commission Africaine des Droits de l’Homme, convaincu que la justice gabonaise, dans sa configuration actuelle, est incapable de se montrer impartiale », a-t-il affirmé.
En effet, Me Bensimhon n’a pas manqué de souligner les graves atteintes aux droits fondamentaux de son client. « Dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah, la justice gabonaise est au défi de sa propre crédibilité. » a-t-il estimé.
Pour lui, il s’agit ici non seulement de défendre un homme, mais également de dénoncer des pratiques qui sapent la confiance dans les institutions judiciaires.
Face à ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice gabonaise, Hervé Patrick Opiangah a décidé de porter l’affaire devant la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Cette saisine repose sur des accusations de violations graves des droits fondamentaux par les autorités gabonaises, notamment le droit à un procès équitable et le droit de se défendre en toute liberté.
Les avocats de HPO ont également dévoilé certains éléments procéduraux qu’ils jugent inquiétants. Pour ces derniers, le dossier de leur client serait le théâtre de manipulations flagrantes, où le procureur de la République semble jouer un rôle actif. Mieux, il ne s’agirait plus aujourd’hui d’un simple abus de pouvoir, mais aussi et surtout, d’une trahison de la mission fondamentale de la justice.
Force est de reconnaître que l’affaire HPO dépasse désormais les frontières du Gabon et s’impose comme un symbole des défis auxquels est confrontée la justice gabonaise. Les déclarations des avocats viennent renforcer les interrogations sur l’indépendance de l’appareil judiciaire et sur l’influence présumée des autorités politiques dans les affaires sensibles.
En attendant une éventuelle intervention de la Commission Africaine des Droits de l’Homme, Hervé Patrick Opiangah reste exilé, et poursuit son combat pour faire reconnaître ce qu’il considère comme une violation manifeste de ses droits.
Alors que le pays achève une élection présidentielle fortement mouvementée, l’opinion publique, autant au Gabon qu’à l’international, est désormais témoin d’un bras de fer judiciaire qui pourrait bien redéfinir les contours de l’état de droit au Gabon.



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